Des plantes ont été génétiquement modifiées pour produire des substances actives à usage pharmaceutique. De telles substances, souvent actives à des doses infinitésimales, sont coûteuses à produire à partie de cultures cellulaires au laboratoire ou en faisant appel à un animal. Ainsi, des sociétés de biotechnologies se sont tournées vers la production de ces substances par l'intermédiaire de plantes transformées génétiquement = OGM.
Le Professeur Joe Cummins révèle comment ces plantes sont en train d'empoisonner notre air, notre sol et notre eau, avec des conséquences sur la santé potentiellement désastreuses.
Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/DeadlyPharm.php
Il y a eu un certain nombre d'expérimentations au champ de plantes génétiquement modifiées [OGM] pour produire des substances à usage pharmaceutique en Amérique du Nord, mais il est difficile de déterminer leur importance et de présenter une vue globale de ces essais, car ceux-ci n'ont pas été enregistrés comme doivent l'être les plantes génétiquement modifiées à usage alimentaire.
Au Canada , les champs d'essais sont enregistrés et contrôlés par la CFIA et la réglementation des produits comme médicaments n'est pas considérée tant que la culture n'est pas prête pour la production commerciale. A ce moment seulement, la direction des produits thérapeutiques se saisit de la sécurité du produit pour les êtres humains. C'est ainsi que les impacts des cultures [OGM] sur l'environnement et la santé [publique] ont été complètement ignorés.
Dans un champ d'essais situé près de la ville de London dans l'état de l'Ontario, la plante en question est un tabac génétiquement modifié avec le gène humain de la cytokine, l' interleukine 10 , combiné avec le promoteur du virus de la mosaïque du chou-fleur et la terminaison de transcription issue de la bactérie Agrobacterium sp. (3).
L' interleukine 10 est connue comme [une substance] fortement immunodépressive . Les plants de tabac génétiquement modifié ont été antérieurement sélectionnés pour contenir un faible taux d'alcaloïde et pour être mâles stériles (émission de pollen faible ou nulle).
Les champs expérimentaux ont été présumés sûrs [en terme de sécurité] et autorisés par la CFIA car il était apparu évident que du pollen du tabac OGM ne pourrait pas féconder d'autres tabacs ou des « mauvaises herbes » botaniquement voisines.
L'organisme CFIA avait été constitué quelques années auparavant à partir de fonctionnaires du ministère de l'agriculture, qui affichaient un parti pris favorable envers les plantes alimentaires génétiquement modifiées, mais qui n'avaient pas d'expérience apparente en matière de connaissance des produits pharmaceutiques et de leurs impacts sur les êtres humains.
Il n'y a pratiquement pas eu d'efforts [de faits] pour contrôler la dissémination de l' interleukine 10 depuis les plants de tabac dans les parcelles, après des bris au niveau des racines ou d'autres blessures des organes du végétal, ainsi qu'au cours des dommages imputables aux insectes suceurs et d'autres ennemis des cultures ou prédateurs.
La destruction du système radiculaire après la récolte est également une source significative de dispersion de cet immunodépresseur dans les eaux de surface ou dans les eaux profondes, qui risquent de polluer les captages (aussi bien les puits creusés que les prises d'eau des forages).
Les personnes exposées à la sève des plants de tabac transgéniques, à la suite de blessures, ainsi que celles exposées aux eaux de surface ou profondes des parcelles expérimentales, pourraient rencontrer une baisse de leur capacité à résister aux infections virales.
On ne doit pas ignorer la possibilité que des champs entiers de plantes contenant des millions et des millions de gènes humains de l' interleukine 10 , puissent transférer ce gène à des virus humains.
Un gène homologue à l' interleukine 10 humaine, découvert dans un cytomégalovirus, s'est montré puissamment immunodépressif (4). En d'autres termes, un virus avec l' interleukine 10 peut être mortel en désarmant notre système immunitaire lors d'une infection.
Par ailleurs, le gène de l' interleukine 10 d'origine humaine, peut être mobilisé par recombinaison lors d'un contact avec l'insecte Baculovirus, que ce soit dans la plante ou dans le sol.
Les Baculovirus sont connus pour causer des infections non pathogènes des cellules humaines (5) et, de cette manière, des recombinaisons sont susceptibles de créer par la suite des « supervirus » par simple mise en contact entre des Baculovirus et un grand nombre d'autres virus humains.
C'est ainsi qu'un « supervirus » avait été créé accidentellement lorsque une autre cytokine immunodépressive, l' interleukine 4 , s'était trouvée recombinée avec le virus pox de la souris (6). Des virus avec l' interleukine 10 pourraient devenir « des pathogènes du jugement dernier » !
Ces dangereux champs d'expérimentations au Canada ont été entrepris avec très peu d'informations et de discussions au niveau du public. Il apparaît que les personnes responsables de la réglementation et celles en charge des expérimentations de tels produits pharmaceutiques d'origine végétale, n'ont une grande conscience des risques encourus.
Malheureusement, des expérimentations similaires ont été conduites aux Etats-Unis et en Europe avec un égal mépris des impacts sur l'environnement et sur la santé publique.
L'institut ISIS [Institute of Science in Society, basé en Grande Bretagne] a essayé, depuis 1998, d'attirer l'attention sur cette carence réglementaire et de demander que de telles spécialités pharmaceutiques mises au point à partir de plantes génétiquement modifiées, soient élaborées dans des conditions strictes de confinement (7).
Envoyez des copies de ce rapport à vos autorités gouvernementales [et à vos élus] afin de demander que de telles expérimentations de substances pharmaceutiques [obtenues à partir de plantes transgéniques] ne soient pas réalisées en plein champ.
Article first published 07/03/02
Dossier ISIS22064 – Jacques Hallard, Ing.CNAM, consultant indépendant.
Adresse : 2240 chemin du Tilleul F.13160 Châteaurenard.
Courriel : jacques.hallard@wanadoo.fr
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