Les arbres forestiers génétiquement modifiés ou transgéniques n'attirent pas les mêmes préoccupations immédiates que les récoltes vivrières transgéniques en matière de santé publique. Mais ils constituent en réalité une menace encore bien plus grande parce qu'ils ont un impact direct sur les forêts naturelles qui sont vitales pour la survie de notre planète, selon le Dr. Mae-Wan Ho et le Professeur Joe Cummins
Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/GMFTTUT.php
La plupart des modifications génétiques des arbres forestiers ont été faites par un transfert d'ADN au moyen d'une bactérie Agrobacterium sp. ; mais le bombardement avec des particules enduites d'ADN, appelé 'biolistique', a également été utilisé. Sur les 205 autorisations d'application enregistrées à la fin de 2003, 73,5% provenaient des Etats-Unis, 23% d'autres pays membres de l'OCDE (en particulier, la Belgique, le Canada, la France, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, l'Espagne et la Suède) et 3,5% d'ailleurs (le Brésil, la Chine, le Chili, l'Afrique du Sud et l'Uruguay) [ 1 ].
Quatre caractères concernent 80% des applications autorisées : tolérance à un herbicide (32%), gènes marqueurs (27%), résistance à un insecte (12%), et modification de la lignine (9%). Parmi les espèces d'arbres impliquées, on trouve le peulier Populus , le pin Pinus , le copalme d'Amérique Liquidambar (arbre producteur de gomme douce) et l' Eucalyptus qui recouvrent ensemble 85% des applications.
Bien que l'intérêt commercial ait été peu important pendant les dix premières années du développement des arbres génétiquement modifiés, il a fortement augmenté depuis la fin des années 1990. Vers la fin 2003, 45% des autorisations émanaient du secteur industriel, et concernaient la plupart du temps les peupliers transgéniques.
Mais jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de pression commerciale concertée pour les arbres génétiquement modifiés, sauf en Chine, où plus d'un million d'arbres génétiquement modifiés ont été plantés dans le cadre d'initiatives de reboisements, depuis que la commercialisation a été approuvée par l'administration publique chinoise de la sylviculture en 2002 (voir l'article ' GM trees get lost ', dans la même série).
Plusieurs sociétés commerciales, y compris Weyerhaeuser, Shell et Monsanto, impliquées à un moment donné dans les recherches sur les arbres génétiquement modifiés, se sont retirées depuis lors, parce celles-ci n'étaient pas économiquement attractives [ 2 ].
Cependant, une décision a été prise en décembre 2003 lors de la neuvième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, afin de permettre aux gouvernements et aux sociétés commerciales des pays du Nord d'établir des plantations d'arbres génétiquement modifiés dans les pays du Sud. La subvention sous l'égide du 'Mécanisme de développement propre' pourrait être une opportunité, dont les partisans des arbres génétiquement modifiés ont besoin, pour rendre cette activité économiquement lucrative.
Les arbres forestiers se développent sur la durée. Leur système radiculaire est étendu, et il interagit avec d'innombrables espèces dans le milieu biotique constitué par le sol ; ce dernier est crucial pour recycler, stocker et conserver les éléments nutritifs dans l'écosystème forestier.
Au-dessus du niveau du sol, les arbres forestiers fournissent l'abri, l'habitat et la nourriture pour des populations indigènes et à entre 1,5 à 2 millions d'espèces d'insectes, d'oiseaux, de mammifères, et d'autres plantes, des épiphytes, des champignons et des bactéries.
Tous les êtres humains sont dépendants des forêts d'une manière ou d'une autre : pour l'eau propre, l'habitat, la nourriture, les plantes médicinales, et en tant que sanctuaires spirituels, de repos et de loisirs.
Les forêts, et particulièrement les forêts humides tropicales, sont avant tout essentielles pour le cycle de l'eau qui apporte la pluie aux cultures agricoles et pour réguler la température de la planète Terre, ce qui évite ainsi des conditions trop chaudes ou trop froides. Les forêts absorbent l'anhydride carbonique et produisent l'oxygène; elles sont à cet égard les 'poumons de la Terre vivante' (voir l'article ' Why Gaia Needs Rainforests - Pourquoi Gaïa a besoin des forêts humides ', paru dans la revue Science in Society N°23, Autumn/Winter 2003, 24-25) .
Les lamentables forêts constituées de plantations d'arbres génétiquement modifiés, entraîneraient un désastre écologique pour notre planète, et tout particulièrement par le fait que le réchauffement global s'accélère rapidement.
Les arbres génétiquement modifiés sont conçus pour de grandes plantations en monoculture, et ils sont à redouter pour les écosystèmes forestiers naturels avec leur biodiversité . Les appellations populaires locales désignant les plantations industrielles sont révélatrices [ 2 ].
L'eucalyptus est 'l'arbre égoïste', parce que les plantations d'eucalyptus utilisent les nutriments du sol et consomment tellement d'eau, que les agriculteurs ne peuvent pas cultiver de riz dans les parcelles voisines. Le peuple autochtone Mapuche au Chili se réfère aux plantations de pin en tant que 'soldats plantés', parce qu'ils sont verts, bien alignés en rangs et menaçants. Au Brésil, les plantations d'arbres sont 'les déserts verts', et en Afrique du Sud, 'le cancer vert'.
Dans tout le Sud d'une façon globale, les organisations et les réseaux s'opposent activement aux plantations industrielles d'arbres sur leurs terres. Les arbres génétiquement modifiés vont intensifier à la fois les problèmes liés aux plantations industrielles et à l'opposition des populations autochtones.
Un rapport conjoint du 'Mouvement mondial des forêts humides' (WRM) et l'Organisation Internationale des 'Amis de la terre ' (FoEI), indique que les scientifiques qui prétendent travailler à l'amélioration des arbres par modification génétique, 'travaillent en réalité à l'amélioration de la profitabilité des affaires commerciales qui financent leurs recherches' [ 2 ]. Voir http://www.wrm.org.uy/subjects/GMTrees/text.pdf . Et ce rapport se poursuit ainsi :
'Mais d'un point de vue biologique, il n'y a aucune sorte d'amélioration. Un arbre avec moins de lignine est-il meilleur ou plus mauvais qu'un sujet normal ? Il est certainement plus mauvais, étant donné la perte de résistance structurelle qui en résulte et qui rend les arbres plus vulnérables lors des tempêtes et des orages.
Un arbre résistant à un herbicide constitue-t-il une 'amélioration' ? Certainement pas, parce qu'il permet une pulvérisation abondante d'herbicide qui affecte le sol sur lequel il se développe, détruisant dans le même temps la flore locale et provoquant des impacts sur la vie naturelle (faune et flore).
Un arbre mâle-stérile, sans floraison, sans fructification et sans graines est-il d'une utilité quelconque pour les êtres vivants ? Il ne fournit pas de nourriture à la multitude d'espèces d'insectes et d'oiseaux, ni aux autres espèces qui dépendent de ces derniers comme source de nourriture.
Un arbre avec des propriétés d'insecticide est-il une 'amélioration' ? C'est un risque grave et une danger pour beaucoup d'espèces d'insectes, qui sont elles-mêmes l'un des maillons de plus longues chaînes alimentaires'.
Le rapport du 'Mouvement mondial des forêts humides' (WRM) précise que les OGM en général et les arbres génétiquement modifiés en particulier, sont une violation claire de la convention sur la diversité biologique, qui oblige les gouvernements à adopter une attitude de précaution en ce qui concerne les OGM qui peuvent causer des dommages sérieux à la biodiversité . Les arbres génétiquement modifiés violent également l'esprit du Forum des Nations Unies sur des forêts, qui a été mis en place pour protéger les forêts à travers le monde.
Malheureusement, l'inclusion des arbres génétiquement modifiés dans le cadre du 'Mécanisme de développement propre' du protocole de Kyoto, signifie que la 'Convention du changement climatique' soutient non seulement l'extension des plantations d'arbres en monoculture, mais les plantations d'arbre génétiquement modifiés sont censées agir en tant que ' puits de carbone ' plus efficace.
Le 'Mouvement mondial des forêts humides' (WRM) et l'Organisation Internationale des 'Amis de la terre ' (FoEI) invitent tous les gouvernements, et particulièrement les Parties de la Convention-cadre sur le changement climatique et son protocole de Kyoto, à interdire la dissémination des arbres génétiquement modifiés. La campagne d'interdiction des arbres génétiquement modifiés a été lancée en janvier 2004 par l'Association finlandaise de Biosécurité et l'Union d'Ecoforesterie (voir l'article ' No to GM Trees - Non aux arbres génétiquement modifiés ', revue https://www.i-sis.org.uk/isisnews/sis23.php Science in Society N°23, 2004 et sur le site www.i-sis.org.uk/GMTrees2.php
Les arbres forestiers sont de grande taille, vivent de nombreuses années et produisent en abondance du pollen et des graines qui peuvent être transportées au loin et disséminées sur de grands territoires.
Les arbres forestiers se reproduisent également par voie asexuée [sans reproduction sexuée], émettant des individus clones qui se propagent depuis la plante-mère sur de longues distances, ce qui favorise par la suite des contaminations complémentaires par les transgènes. Par conséquent, la contamination des arbres indigènes par des arbres génétiquement modifiés est inéluctable et inévitable.
Les arbres à faible taux de lignine sont plus sensibles, non seulement aux dégâts consécutifs aux orages et autres tempêtes, mais également aux attaques par des insectes, des champignons et des bactéries (voir l'article ' Low Lignin GM Trees and Forage Crops - Arbres et plantes fourragères génétiquement modifiés à faible taux de lignine ', dans la revue Science in Society 23, Autumn 2004 ) .
Le caractère de faible taux de lignine, étendu aux arbres forestiers indigènes, rendra ceux-ci plus fragile en cas de tempêtes et d'orages, lors d'attaques parasitaires et de maladies cryptogamiques et bactériennes. En conséquence, il faut s'attendre également à voir les populations d'insectes nuisibles s'accroître.
Tandis que les plantations d'arbres génétiquement modifiés à faible taux de lignine peuvent bénéficier à l'industrie de papier, elles détruiront localement des moyens de subsistance, contraignant des personnes à déménager, certaines d'entre elles iront vers de nouvelles forêts, contribuant à l'aménagement d'autres terres pour ces mêmes cultures.
Les nouvelles plantations d'arbres suivent souvent la destruction des forêts indigènes. Dans l'île de Sumatra par exemple, de vastes secteurs de forêts ont été dégarnis pour alimenter des usines de pulpes pour faire de la pâte à papier ; les forêts initiales ont été exploitées en totalité et elles ont été remplacées par des plantations d'acacia en monoculture.
L'argument suivant lequel la plantation d'arbres génétiquement modifiés à croissance plus rapide 'produit plus de bois sur moins de terre' est fallacieux. Produire plus de fibres pour l'industrie papetière ne changera pas la demande pour des bois tropicaux denses et décoratifs de haute qualité, destinés à l'industrie du bâtiment et qui proviennent en grande partie des forêts indigènes.
En outre, la demande en bois de construction n'est pas la seule cause du déboisement : les ouvrages routiers, les barrages, ainsi que les cultures à cycle court (comme celles du soja au Brésil et en Argentine), et les clôtures pour les pâturages, les usages miniers et l'extraction pétrolière contribuent à détruire les forêts indigènes. Et la mise en place de plantations d'arbres génétiquement modifiés n'endiguera pas ces destructions.
Les arbres génétiquement modifiés à croissance rapide consommeront bien plus d'eau que les plantations forestières industrielles actuelles, appauvrissant les couches aquifères déjà mises à mal et affecteront les forêts environnantes.
La majeure partie de la pulpe produite dans les pays du Sud est exportée vers les pays du Nord. La consommation de papier par habitant en Allemagne est de 70% de celle des Etats-Unis. Le Vietnam consomme en moyenne 2% de la quantité de papier consommée aux Etats Unis, malgré le fait que le taux d'alphabétisation aux Etats-Unis, en Allemagne et au Vietnam soit presque identique [ 2 ].
Près de 40% du papier est employé pour l'emballage et le conditionnement et 60% de l'espace dans les journaux états-uniens sont occupés par les annonces et la publicité. Selon Jukka Hamala, le patron exécutif de la société Stora Enso - le deuxième plus grand groupe producteur de produits forestiers et d'emballages dans le monde, et dont les ventes se sont élevées à 12,4 milliards de US$ en 2004 - le facteur principal de la demande accrue de papier réside dans les augmentations de dépenses publicitaires dans les journaux et les magasines. Ainsi, l'augmentation de la consommation de papier n'est ni nécessaire ni souhaitable.
L'argument selon lequel la plantation d'arbres génétiquement modifiés peut inverser le changement climatique est également fallacieux. Le constructeur automobile de voitures japonais Toyota a commencé en 1993 des essais dans la nature avec des arbres génétiquement modifiés dans le but d'absorber plus de carbone. Malheureusement, alors que l'absorption du carbone augmentait, elle était accompagnée d'une augmentation dramatique de la consommation en eau.
Les plantations d'arbres sont beaucoup moins efficaces pour séquestrer le carbone que l'écosystème forestier indigène. Ce dernier est un puits de carbone efficace. Il a été estimé que les nouvelles forêts tropicales d'Amérique du Sud et Centrale séquestrent au moins une tonne de carbone par hectare et par an lors de l'augmentation de la biomasse au-dessus du niveau du sol (il est possible que du carbone additionnel soit séquestré dans le sol). En revanche, la destruction d'un hectare de forêt libère 200 tonnes de carbone (voir l'article ' Why Gaia Needs Rainforests -Pourquoi Gaïa a besoin des forêts humides ', paru dans la revue Science in Society N°23, Autumn/Winter 2003, 24-25 ). Les arbres à faible taux de lignine et à croissance rapide se décomposeront également plus facilement, renvoyant ainsi plus rapidement l'anhydride carbonique dans l'atmosphère, et aggravant de ce fait le réchauffement global au lieu de le restreindre.
Les chercheurs avaient coutume d'utiliser un module de balayage multispectral thermique à infrarouge de la NASA pour évaluer, dans l'atmosphère en 1989, les bilans d'énergie des forêts expérimentales dans l'état de l'Orégon aux Etats-Unis [ 3 ]. Ils ont constaté qu'un secteur de forêt coupé à blanc » avait une température de surface de 51,8°C, plus élevée que dans une carrière voisine, dans laquelle il avait été enregistré 50,7°C. Il avait été enregistré 29,9°C dans une plantation arrivée à maturité de sapins de Douglas, comparativement à la température de 29,4°C qui était observée au-dessus d'une repousse normale dans une forêt de sapins de Douglas, tandis que la température la plus fraîche, de 24,7°C était rencontrée au-dessus d'une forêt de 400 ans d'âge.
L'effet de refroidissement de l'écosystème d'une forêt naturelle est non seulement important pour limiter le réchauffement global; mais il est en outre un indicateur significatif de durabilité [ 4 ].
Il n'y a aucun doute que les arbres génétiquement modifiés en vue de produire un insecticide vont détruire beaucoup d'insectes, affectant aussi bien les insectes pris pour cibles que les autres. Il en est ainsi jusqu'à ce que les populations d'insectes développent une résistance au bout de six ou sept ans, selon une estimation de Liu Xiaofeng du Département de l'Agriculture de la province du Henan en Chine, un chercheur critique des cultures de coton génétiquement modifiées implantées dans ce pays (voir l'article ' GM cotton fiascos around the worl – Le fiasco du coton génétiquement modifié à travers le monde ', dans la revue Science in Society, N° 25 , 26-27 ). A ce moment là, davantage d'insecticides devront être utilisés, particulièrement lorsque de nouveaux types de ravageurs seront apparus.
La plus grande menace vis-à-vis de la biodiversité réside dans la dispersion du caractère de production d'insecticide dans les forêts naturelles. Des expériences d'alimentation au laboratoire ont montré que les toxines Bt produites par les plantes génétiquement modifiées peuvent nuire aux prédateurs bénéfiques qui se nourrissent à partir des insectes ravageurs, même si les parasites eux-mêmes ne sont pas affectés par les toxines [ 5]. Il a été démontré qu'une catégorie de toxines Bt ( Cry1A ), pouvait être nocive pour les papillons, pour les lacewings » et les souris. Une autre catégorie de toxines Bt ( Cry3A ), agit contre des insectes appartenant à l'ordre des Coléoptères [ 6 ] qui comprennent environ 28.600 espèces différentes. Les toxines Bt sont connues pour leur effet de lixiviation au niveau des racines dans le sol, pouvant avoir des impacts potentiels considérables dans ce milieu biotique.
La réduction des populations d'insectes aura en retour un impact sur les oiseaux et sur les mammifères qui se nourrissent de ces insectes.
Les arbres transgéniques ont été fabriqués pour être tolérants à des herbicides à large spectre qui détruisent toutes les autres plantes. Comme si cela ne suffisait pas, ces OGM peuvent également affecter d'autres espèces de la vie naturelle, y compris les êtres humains. (Voir à ce sujet une synthèse disponible sur le web sous le titre ' The Case for a GM-Free Sustainable World ' , ISP Report ).
Les plantations d'arbres génétiquement modifiés tolérants à des herbicides sont de véritables déserts verts et les dommages collatéraux sur les cultures et les forêts voisines sont inévitables, tout comme la pollution des ressources en eau potable.
Le glyphosate est la cause de plaintes la plus fréquente au Royaume-Uni. Des perturbations de nombreuses fonctions physiologiques chez des êtres vivants ont été rapportées après une exposition aux doses normales d'utilisation. Il a presque doublé le risque d'avortements spontanés et des enfants nés chez des utilisateurs présentent un taux élevé de troubles de comportement.
Le 'Roundup', qui est la formulation commerciale de la matière active glyphosate du groupe chimique Monsanto, cause des dysfonctionnements de la division cellulaire qui pourraient être liées à des cancers humains.
Le glyphosate retarde le développement du squelette fœtal chez des rats de laboratoire. Il inhibe la synthèse des stéroïdes et il est génotoxique chez les mammifères, chez les poissons et chez les batraciens. Il est létal et hautement toxique pour les vers de terre.
Le glufosinate d'ammonium est lié à des toxicités hématologiques, gastro-intestinales, respiratoires et neurologiques, ainsi qu'à des défauts congénitaux chez les êtres humains. Il est toxique pour les larves d'huîtres et de palourdes, de daphnies et quelques poissons d'eau douce comme les truites arc-en-ciel. Il inhibe des champignons et des bactéries bénéfiques du sol, et tout particulièrement les espèces qui fixent l'azote.
Les risques présentés par les arbres génétiquement modifiés sont communs à toutes les autres cultures de plantes transgéniques, mais ils sont exacerbés et deux d'entre eux méritent d'être mentionnés.
1. L' Agrobacterium, utilisé comme vecteur pour créer de nombreux arbres transgéniques, est une bactérie du sol qui provoque des tumeurs qui se développent sur les plantes infectées et qui est maintenant répertoriée comme étant capable de transférer des gènes vers des cellules humaines et animales. (Voir la publication ' Common plant vector injects genes into human cells – Un vecteur végétal commun capable d'injecter des gènes dans des cellules humaines ' par le lien suivant : https://www.i-sis.org.uk/Agrobacterium.php
Des chercheurs ont adressé des mises en garde sur le fait que l' Agrobacterium est extrêmement difficile à éradiquer depuis la plante transgénique créée et qu'elle peut, de ce fait, servir de véhicule potentiel pour un transfert génétique horizontal non intentionnel vers des bactéries du sol et vers toutes les autres espèces, y compris les êtres humains, qui viendraient en contact avec les cultures de plantes transgéniques.
Ce danger est grandement accru chez les arbres génétiquement modifiés, en particulier du fait de son système radiculaire extrêmement étendu. Le système racinaire des végétaux et la rhizosphère sont bien connus pour être des points chauds » pour le transfert génétique horizontal.
La potentialité d' Agrobacterium pour servir d'intermédiaire [ou de vecteur] pour réaliser un transfert génétique horizontal, les risques pouvant résulter de la dissémination de gènes marqueurs de résistance à des antibiotiques vers des agents pathogènes, la création de nouvelles formes de virus et de bactéries qui peuvent être la cause de maladies et en particulier de cancers chez les animaux, y compris chez les êtres humains, ont été passés en revue dans le chapitre 11 du rapport de l' ISP [déjà cité plus haut] que l'on peut consulter sur le site suivant : www.indsp.org
2. Une autre source de risques en matière de santé publique, est constituée par les toxines Bt et d'autres transgènes qui peuvent se disséminer au loin et sur de vastes étendues avec le pollen des arbres génétiquement modifiés.
Toutes les toxines Bt et tous les transgènes qui confèrent une tolérance au glyphosate, présentent des similarités avec des substances allergéniques connues, et elles sont, de ce fait, suspectées d'être allergènes. (Voir l'article ' Are transgenic proteins allergenic ? – Les protéines transgéniques sont-elles allergéniques ? ' I-SIS report 05/01/ 2005, consultable sur ce site : https://www.i-sis.org.uk/ATPA.php ).
Biodiversité : richesse biologique d'un territoire, qui est généralement exprimée par le nombre d'espèces (ou de communautés) d'êtres vivants par unité de surface ( indice de biodiversité ). Ce terme a été proposé par le biologiste américain Wilson en 1987. Il a estimé la totalité des espèces vivantes connues à 1,4 millions d'espèces végétales et animales. Cette estimation est sujette à débats et à révisions. Le concept s'est rapidement diffusé dans les milieux politiques et a été repris lors de la conférence de Rio (1992) . La métaphore de l'iceberg est couramment utilisée pour signifier que ces 1,4 millions d'espèces ne représentent que la partie visible, émergée de la biodiversité qui pourrait concerner entre 5 et 100 millions d'espèces. Pour plus d'informations, se reporter à la source suivante :
www.ens-lsh.fr/geoconfluence/ doc/transv/DevDur/DevdurVoc.htm
Changement climatique : désigne une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant de longues périodes (généralement, pendant des décennies ou plus). La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) fait une distinction entre les ' changements climatiques ' qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère, et la ' variabilité climatique ' due à des causes naturelles. La variabilité naturelle du climat a des causes purement géophysiques et astronomiques, comme en témoigne l'histoire passée du climat : variations de l'activité solaire, évolution naturelle de la composition atmosphérique, éruptions volcaniques, impacts de météorites. Les activités humaines, surtout depuis la Révolution industrielle et le développement économique de régions très peuplées de la planète, ne peuvent être sans conséquences sur le climat. Des régions menacées par la sécheresse ou par le déluge sont significatives de ce haut niveau d'incertitude des incidences spatiales concrètes du réchauffement climatique. On peut considérer que la généralisation, à l'échelle de la planète entière, de l'idée d'un réchauffement climatique , est excessive car, régionalement ou localement, les effets des changements climatiques peuvent être inversés. C'est ainsi que l'expression anglo-saxonne du global change est, en l'état actuel des connaissances scientifiques, difficile à apprécier.
Source : www.ens-lsh.fr/geoconfluence/ doc/transv/DevDur/DevdurVoc.htm
Quoi qu'il en soit, selon l'OCDE, l'accroissement phénoménal de la consommation d'énergie et de l'utilisation des transports intervenu récemment a entraîné une aggravation de la pollution, l'amenuisement des ressources fossiles, des problèmes de congestion de la circulation et il a fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique. L'OCDE étudie les politiques et leurs incidences sur l'environnement et l'économie. |
Durabilité : se réfère à un mode de développement dont la définition a été formulée à la conférence de Rio de Janeiro en 1992 et qui s'exprime ainsi : Le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ». La notion de développement durable ( sustainable development ) a été préalablement définie par l'ONU en 1987 ( rapport Brundtland ). Le terme de sustainable a été traduit par l'adjectif durable dans la mesure où le mot soutenable, en français, n'implique aucune dimension temporelle. Il s'agit de tenter de concilier les impératifs du développement, plus particulièrement pour les pays du Sud en retard, avec les contraintes environnementales au Nord comme au Sud. La problématique du développement durable est articulée autour du triptyque de la durabilité écologique, de la viabilité économique et de l'équité sociale, que l'on a coutume de représenter ainsi :
Source : www.ens-lsh.fr/geoconfluence/ doc/transv/DevDur/DevdurVoc.htm
Glufosinate d'ammonium : herbicide non sélectif de la famille des amino-phosphonates émanant de la société Aventis CropScience (maintenant Bayer) sous le nom de spécialité ‘Basta'. Sa formule chimique est (amino-3c arboxy-3 propyl) méthylphosphinate d'ammonium ou C 5 H 15 N 2 O 4 P. Il agit par contact et inhibe la synthèse de l'acide aminé glutamine.
Glyphosate : herbicide non-sélectif, de la famille des amino-phosphonates, mis au point et produit à l'origine par la société Monsanto , sous la marque commerciale ‘ Roundup '. Sa formule chimique est (N-(phosphonométhyl) glycine, C 3 H 8 NO 5 P). Absorbé par les feuilles, il est transporté par le courant de sève jusqu'à l'extrémité des racines et des rhizomes. Il agit par blocage de la biosynthèse des acides aminés aromatiques. Il détruisait au départ pratiquement toutes les mauvaises herbes annuelles ou vivaces : c'est une matière active non sélective. Pour une information critique sur ce produit phytosanitaire, l'on peut consulter notamment les sites suivants en français :
http://biogassendi.ifrance.com/biogassendi/editobiofr.htm
http://perso.wanadoo.fr/erb/glyphosate.htm
Lignine : polymère lipidique rigide, enchâssé dans la paroi des cellules végétales des végétaux vasculaires (notamment dans les cellules du xylème ), qui assure le maintien dressé des espèces vivant sur la terre ferme. Il s'agit d'une substance organique qui imprègne les fibres du bois. C'est un constituant important du bois qui présente une haute résistance à la dégradation, mais que beaucoup de champignons cependant peuvent attaquer. Le bois est constitué essentiellement de cellulose et de lignine. La cellulose est à la base de la fabrication de la pâte à papier. La lignine est la substance responsable des qualités du bois : imperméabilité et inextensibilité, mais elle doit être éliminée lors de la fabrication du papier. C'est alors un déchet. Les lignines sont des polymères complexes responsables de certaines propriétés des parois. Tout en étant indispensable au bon développement des plantes, ces parois constituent un obstacle à l'industrie de la pâte à papier et elles réduisent par ailleurs la digestibilité des fourrages. Trois secteurs économiques sont particulièrement concernés par la lignine : la fabrication de papiers et cartons, l'alimentation du bétail et le bois-énergie pour de chauffage.
Le sujet traité ici a fait l'objet de débats en France, exprimés en particulier sur le site suivant : www.debats-science-societe.net/glos_ lignine .php
Une présentation du problème en Amérique du Nord se trouve sur le site suivant : http://www.ogm.gouv.qc.ca/infopot_vege_fore.html
Enfin des informations scientifiques générales sur la lignine peuvent être consultées sur le site suivant : http://www.ujf-grenoble.fr/JAL/Choler/BEV/cour/iicv/sld002.htm
Lixiviation ou encore lessivage : on désigne ainsi par extension à l'entraînement de matières, toute opération qui consiste à soumettre un milieu solide, pâteux ou pulvérulent, à l'action d'un solvant, en général de l'eau. Il s'agit d'un e ntraînement des matériaux en solution par l'eau qui s'infiltre à travers le profil du sol. La solution obtenue après lixiviation d'un déchet ou d'un matériau au laboratoire est appelée un éluat ». Source : ADEME
Milieu biotique : un espace du milieu naturel qui peut comprendre une partie aquatique et/ou une partie terrestre avec ses bassins versants, chacune d'elle avec sa faune (animaux divers) et sa flore particulière (végétaux de toutes natures), incluant aussi les communautés de microorganismes.
Modification génétique ou transformation ou manipulation ou transgénèse : l'ensemble des manipulations de laboratoire qui consistent à intégrer de l'ADN recombiné d'origine(s) diverse(s) dans du matériel vivant receveur pour donner naissance à un O rganisme G énétiquement M odifié ou OGM.
Puits de carbone : l'augmentation de la végétation tend à absorber le CO2 présent dans l'atmosphère. L'idée d'une forêt ' puits de carbone ' n'est valable que pour les phases initiales de croissance d'une forêt. Une forêt mature ou vieillissante, en l'absence de son exploitation raisonnée, rejette à son tour davantage de carbone dans l'atmosphère qu'elle n'en absorbe… Le calcul de l'effet des puits est méthodologiquement complexe et doit encore faire l'objet d'éclaircissements : il est l'objet de débats scientifiques.
Pour de plus amples détails, l'on peut se reporter au site suivant :
www.ens-lsh.fr/geoconfluence/ doc/transv/DevDur/DevdurVoc.htm
Rhizosphère : zone du sol qui entoure les racines des plantes et qui en est directement influencée. C'est la zone de prélèvement et de rejet des racines des végétaux. Les substances qui y sont libérées favorisent les populations de microorganismes et leurs activités microbiennes.
Toxines Bt : toxines produites à l'origine par les bactéries B acillus t huringiensis, et qui ont un effet insecticide naturel, notamment dans la famille des Lépidoptères (chenilles et papillons). Des gènes producteurs de ces toxines ont été introduits par modifications génétiques dans diverses espèces végétales afin de rendre celles-ci résistantes à certains insectes.
Transfert génétique horizontal : échanges génétiques avec intégration dans le génome et recombinaisons entre des organismes biologiquement éloignés, en principe séparés par la notion de barrière d'espèces : deux organismes d'espèces différentes ont une très petite probabilité de se croiser entre elles par voie sexuée et de donner une descendance fertile.
Transgénèse : technique de génie génétique permettant l'ajout d'un ou de plusieurs gènes étrangers ( transgène ) au génome d'un être vivant, de façon à provoquer une ou des modifications dans les caractéristiques de ce dernier.
Traduction, définitions et compléments en français :
Jacques Hallard, Ing.CNAM, consultant indépendant
Adresse : 2240 chemin du Tilleul F.13160 Châteaurenard
Courriel : jacques.hallard@wanadoo.fr
Article first published 28/02/05
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