Les principales cultures avec des plantes génétiquement modifiées pour seulement deux caractères - tolérance aux herbicides et résistance aux insectes - sont ravagées par de ‘super mauvaises herbes' et des ravageurs secondaires dans la zone principale des cultures OGM aux Etats-Unis, où les agriculteurs tentent de faire face dans une bataille perdue avec toujours plus d'intrants du même type; un changement fondamental vers les pratiques de l'agriculture biologique peut être l'unique recours et la seule solution. Dr. Mae-Wan Ho
Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/GMCropsFacingMeltdown.php
Deux caractères représentent pratiquement tous les organismes génétiquement modifiés (OGM) cultivés dans le monde aujourd'hui : la tolérance aux herbicides (HT) conférée par une forme insensible au glyphosate du gène codant pour l'enzyme cible de l'herbicide, 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSPS), provenant d'une bactérie du sol Agrobacterium tumefaciens, d'une part, et une résistance à des insectes due à un ou plusieurs gènes produisant des toxines et provenant de la bactérie du sol Bacillus thuringiensis (Bt).
Les mises en cultures commerciales de plantes génétiquement modifiées ont commencé vers 1997 aux États-Unis, qui est le berceau des OGM, et elles ont augmenté rapidement au cours des années. A l'heure actuelle, les cultures d'OGM occupent environ 85-91 pour cent des superficies cultivées aux États-Unis par les trois principales espèces qui sont le soja, le maïs et le coton [1]] (voir tableau 1), et qui totalisent à elles trois près de 171 millions d'acres.
Tableau 1. Cultures de plantes génétiquement modifiées en 2009 aux Etats-Unis
En pour cent de la superficie totale
Plante | Tous OGM | HT | Bt | Gènes empilés |
---|---|---|---|---|
Soya Soja | 91 | 91 | 0 | 0 |
Corn Maïs | 85 | 68 | 63 | 46 |
Coton | 88 | 71 | 65 | 48 |
La bombe à retardement écologique qui accompagne les cultures génétiquement modifiées a été mise en marche et elle est sur le point d'exploser.
Les cultures de plantes HT ont encouragé l'utilisation d'herbicides, d'où l'apparition de plantes adventices devenues résistantes aux herbicides et qui demandent toujours plus d'herbicides. Mais l'utilisation accrue d'herbicides toxiques et de mélanges d'herbicides mortels n'ont pas réussi à ralentir l'avancée des 'super-mauvaises herbes' comme les amarantes de Palmer (ou ‘herbes à cochons') dans les cultures d'OGM. Dans le même temps, des ravageurs secondaires sont apparus, telle que la punaise terne , contre laquelle la toxine Bt est impuissante : elle est devenue l'insecte le plus dommageable pour le coton américain.
C'est ‘ The Day of the Triffids ', et non pas les plantes génétiquement modifiées elles-mêmes, comme cela est évoqué dans le roman de John Wyndham – mais les 'super mauvaises herbes' qui ne peuvent plus être détruites et contrôlées dans les champs [2] : elles ont été créées par les mises en cultures successives de plantes HT [tolérantes à un herbicide] génétiquement modifiées, comme on a pu le voir sur les nouvelles de la chaîne de télévision ABC.
La scène se déroule au moment des récoltes dans l'Arkansas en octobre 2009. Des agriculteurs au visage sombre et fermé, confrontés à des scientifiques, parlent des champs infestés par des plantes géantes d' amarantes qui peuvent résister à l'herbicide glyphosate , quoi qu-on fasse pour tenter de les détruire. Un agriculteur a dépensé 0,5 million de dollars en trois mois pour essayer de nettoyer en vain ces 'mauvaises herbes' monstrueuses, qui bloquent les moissonneuses-batteuses et brisent les outils manuels. Déjà, on estime qu'un million d'acres de soja et de coton se sont trouvés infestés dans l'Arkansas.
L'amarante de Palmer, une adventice du groupe des ‘herbes aux cochons', est la ‘mauvaise herbe' la plus redoutée. Elle peut atteindre 7-8 mètres de haut, résister au flétrissement lors des fortes chaleurs et des sécheresses prolongées, produire des milliers de graines et elle a un système racinaire qui absorbe les éléments nutritifs qui ne profitent plus aux cultures. Si rien n'est fait, cette adventice peut prendre le dessus sur les champs en une année.
Pendant ce temps, dans le comté de Perquimans, en Caroline du Nord, l'agriculteur et technicien de la vulgarisation agricole Paul Smith vient de trouver la ‘mauvaise herbe' invasive dans son domaine [3], et il devra, lui aussi, embaucher une équipe d'émigrés pour supprimer ces ‘mauvaises herbes' à la main. Ces mauvaises herbes résistantes devraient continuer par s'installer dans les comtés voisins. Elles ont déjà développé une résistance à au moins trois autres types d'herbicides.
La résistance aux herbicides chez les ‘mauvaises herbes' n'est pas nouvelle. Dix espèces de ‘mauvaises herbes' en Caroline du Nord et 189 espèces de ‘mauvaises herbes' à l'échelle nationale des Etats-Unis ont déjà développé une résistance à certains herbicides.
« Il est peu probale que l'on sorte un nouvel herbicide », a déclaré Alan York, professeur de l'agriculture retraité de la North Carolina State University, l'Université de l'Etat de la Caroline du Nord, et expert national en malherbologie [la science des ‘mauvaises herbes'].
Le glyphosate est l'herbicide le plus largement utilisé aux Etats-Unis et dans le monde dans son ensemble. Il a été breveté et vendu par Monsanto depuis les années 1970 sous le nom commercial et sous une formulation exclusive, le ‘Roundup'. Sa popularité a cru avec l'introduction de cultures d'OGM HT [tolérantes aux herbicides]. Les données du Département américain de l'Agriculture [Ministère de l'Agriculture aux Etats-Unis] ; indiquent que l'utilisation du glyphosate sur les principales cultures a augmenté de plus de 15 fois entre 1994 et 2005 [4]. L'EPA [ Environmental Protection Agency , l'agence gouvernementale des États-Unis pour l'environnement] avait estimé en 2000-2001, que 100 millions de livres de glyphosate avaient été utilisés sur les pelouses et les exploitations agricoles chaque année [5], et qu'au cours des 13 dernières années, il avait été appliqué sur plus d'un milliard d'acres [6].
Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour voir apparaître les ‘mauvaises herbes' résistantes au glyphosate, tout comme des ‘mauvaises herbes' résistantes à tous les herbicides utilisés dans le passé étaient apparues.
La Weed Science Society of America , l'Association Scientifique de Malherbologie des Etats-Unis, a signalé que neuf espèces de ‘mauvaises herbes' résistantes au glyphosate ont été confirmées aux États-Unis [6]; on trouve parmi ces espèces : la petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia), une espèce voisine ‘waterhemp commune' (Amaranthus rudis), l'herbe à poux géante (Ambrosia trifida), la Vergerette poilue (Conyza bonariensis), ‘l'herbe aux chevaux'', horseweed (Conyza canadensis), le ray-grass italien (Lolium multiflorum), le sorgho d'Alep ou Johnsongrass (Sorghum halepense), espèce gynoïque donnant des plantes mâles et des plantes femelles , et l'amarante de Palmer ( Amaranthus palmeri ), appartenant au groupe de ‘herbes aux cochons'.
Les amarantes de Palmer résistantes au glyphosate sont apparues pour la première fois à la fin de l'année 2004 aux Etats-Unis dans le comté de Macon, en Géorgie, et elle s'est propagée depuis vers d'autres parties de la Géorgie, ainsi qu'en Caroline du Sud, en Caroline du Nord, dans l'Arkansas, le Tennessee, le Kentucky et le Missouri [7]. En Géorgie, environ 100.000 acres de terrains cultivables sont fortement infestés par l'amarante et on a maintenant confirmé la présence de l'amarante résistante au glyhosate dans 29 comtés, selon le spécialiste des ‘mauvaises herbes' ou adventices, Stanley Culpepper de l'Université de Géorgie. En 2007, 10.000 acres de terre cultivables, infestées par l'amarante résistante au glyphosate, ont été abandonnées dans le conté de Macon.
Rick Cole, le manager du développement technique chez Monsante, a rapporté que le problème était 'gérable'. Il a conseillé aux agriculteurs des cultures de rechange, alternatives, et l'utilisation de différentes marques d'herbicides. Les représentants et chargés des ventes pour Monsanto sont amenés à encourager les agriculteurs à mélanger les herbicides : le glyphosate et de plus anciens, tel que le 2,4-D , interdit en Suède, au Danemark et en Norvège, en raison de leurs liens avec des cancers et des dommages neurologiques et pour la reproduction. Cette matière, le 2,4-D active est un composant de l'agent orange utilisé au Vietnam dans les années 1960.
Il a été signalé que des agriculteurs de l'état de Géorgie, aux Etats-Unis, sont revenus à des cultures conventionnelles avec des plantes non OGM.
Des spécialistes des ‘mauvaises herbes' à l'Université de Géorgie estiment qu'une présence moyenne de deux plantes d'amarante de Palmer sur chaque longueur de 6 m d'un semis en ligne de coton, peut réduire le rendement d'au moins 23 pour cent [8]. Une unique plante adventice de ce type peut produire 450.000 graines. De nombreux champs dans les états de l'Arkansas, du Tennessee, du Nouveau-Mexique, du Mississippi et, plus récemment, de l'Alabama, sont également infestés.
La matière active herbicide ‘paraquat' est recommandée pour une utilisation dans des programmes de conservation avec des itinéraires techniques de travail du sol, en mélanges avec jusqu'à trois autres herbicides, chacun ayant un mode d'action différent.
Des scientifiques de l'Université de l'état du Tennessee, aux Etats-Unis, ont identifié, non seulement des ‘mauvaises herbes' d'amarantes de Palmer résistantes au glyphosate, mais aussi résistantes vis-à-vis d'un autre herbicide de la famille des sulfonylurées : le trifloxysulfuron sodique.
Des prédictions critiques avaient été formulées quant aux ‘mauvaises herbes' résistantes au glyphosate, bien avant que les cultures de plantes OGM tolérantes à cet herbicide, HT, ne soient introduites, tout simplement en prenant en compte les pollinisations croisées entre les plantes cultivées HT et les espèces sauvages apparentées à ces ‘mauvaises herbes'.
Mais ils avaient négligé les mécanismes de la ' fluidité du génome ' qui peuvent altérer les génomes et les gènes en réponse aux stimuli environnementaux, permettant à la plupart des plantes de ‘mauvaises herbes' de devenir résistantes aux herbicides, indépendamment des pollinisations croisées. J'avait attiré l'attention sur ces mécanismes dans mon livre Genetic Engineering Dream or Nightmare , the Brave New World of Bad Science and Big Business [9] , ‘Rêve ou cauchemar du genie génétique, le Brave Nouveau Monde de la mauvaise science et des grandes affaires' , publié pour la première fois en 1997/1998.
Des chercheurs, dirigés par Todd Gaines à l'Université de l'état du Colorado, à Fort Collins aux États-Unis, ont procédé à une enquête sur les populations d'amarantes de Palmer résistantes au glyphosate en Géorgie. Ils ont découvert que le gène codant pour l'enzyme EPSPS responsable de la métabolisation de l'herbicide glyphosate a été amplifié (multiplié) de 5 à 160 fois dans les plantes résistantes au glyphosate, par rapport aux plantes sensibles à cette matière active à effet herbicide. [10]. Le niveau d'expression génétique est positivement corrélé avec le nombre de copies du gène. Ils ont montré par coloration fluorescente du gène concerné que les copies du gène amplifié étaient présentes sur chaque chromosome.
L' amplification génique est l'une des réponses physiologiques les plus courantes des cellules et des organismes vis-à-vis des agents ‘sélectifs' présents dans leur environnement, et cela est connu au moins depuis les années 1980 [9].
La résistance au glyphosate a été confirmée chez 16 espèces de mauvaises herbes à partir de 2009 [10]. Les mécanismes identifiés à ce jour comprennent la réduction de l'absorption de glyphosate, et / ou des mutations dans le gène EPSPS qui font qu'il est moins sensible à l'inhibition par l'herbicide. L'amarante de Palmer résistante au glyphosate est le premier cas d'une résistance basée sur le mécanisme de l'amplification génique. Elle confirme la facilité avec laquelle la résistance aux agents désagréables et nuisibles présents dans l'environnement peuvent évoluer [9], et de l'inanité de cette 'guerre chimique contre la nature'.
En 2008, la punaise terne a infesté 4,8 millions d'acres de coton des États-Unis [11], ce qui en fait le ravageur le plus dommageable pour cette culture. Un autre insecte, Halticus bractatus, le ‘fleahopper', se place au 5e rang des ravageurs du coton et il a infesté 2,3 millions d'acres.
La ‘ceinture de coton', vaste zone de production de cette espèce aux États-Unis, qui s'étend de la vallée de San Joaquin en Californie jusqu'à la Virginie du Sud, a largement écarté le charançon du coton et la tordeuse du tabac depuis l'introduction du coton Bt, qui représente maintenant 65 pour cent de la superficie cultivée en coton ( Tableau 1 [1]).
Mais, comme en Inde et ailleurs [12, 13] ( Farmer Suicides and Bt Cotton Nightmare Unfolding in India , Mealy Bug Plagues Bt Cotton in India and Pakistan , SiS 45), les ravageurs secondaires posent de sérieux problèmes, notamment la punaise terne.
La punaise terne (TPB), Lygus lineolaris, a été l'un des ravageurs du coton, depuis que les documents de relevés d'observations ont été conservés. Avant 1995, elle était contrôlée avec des insecticides ciblant d'autres insectes nuisibles comme la tordeuse des bourgeons de tabac et le charançon des capsules. Selon des chercheurs de l'Université de l'État du Mississippi, le Centre de recherche et de vulgarisation du Delta [14], depuis l'adoption généralisée de coton Bt et l'éradication du charançon du coton, moins d'insecticides ont été utilisés, et, comme conséquence, la punaise terne est devenue le principal insecte ravageur du coton.
Les coûts supplémentaires pour contrôler les insectes proviennent de l'augmentation des pulvérisations foliaires, de la hausse des frais de technologie et de la résistance des ravageurs, a déclaré Jeff Gore, entomologiste et chercheur à ce Centre de recherche, s'exprimant lors de la Conférence du Coton 2010 à Beltwide, dans l'état de la Nouvelle Orléans [15]
En 1995, la mise en culture d'un acre de coton coûtait de 12,75 $ à 24 $ ; en 2005, un semis de ‘Bollgard', le coton ‘Roundup Ready', avec un traitement des semences ‘Cadillac', aurait coûté environ 52 $ l'acre. Or, en 2010, avec ‘Bollgard II' et ‘Roundup Ready Flex', les agriculteurs auront à dépenser 85 $ ou plus par acre.
« Dans l'état du Mississippi, nous avons des producteurs qui consacrent plus de 100 $ pour lutter contre les insectes du feuillage. Si vous ajoutez les frais technologiques et les traitements de semences, vous comprendrez pourquoi nos superficies de coton sont en baisse », déclare Gore.
Pour compliquer le problème, la punaise terne TPB est devenue résistante à plusieurs classes d'insecticides, notamment dans les régions du delta, dans les états du Cebtre-Sud des Etats-Unis [14].
Alors que la punaise terne TPB est un ravageur du coton tout au long de la saison de croissance, elle est particulièrement dommageable au cours de la période de floraison, quand le parasite se reproduit abondamment, de sorte qu'il y a à la fois des adultes et des stades immatures qui se nourrissent sur les plantes à ce moment.
L'alimentation des insectes se produit sur les pièces florales reproductrices. Les ravageurs insérent leurs pièces buccales dans les petites capsules. Il n'est pas rare que les punaises ternes TPB arrivent à causer la perte de la quasi-totalité de la culture, en l'absence d'un contrôle efficace dans certaines régions de production du Delta.
Les producteurs du Centre-Sud ont consulté Gore à propos de la plantation d'une variété non-Bt, en particulier avec la hausse des coûts de la technologie Bt [15]. « Nous avons quelques producteurs qui ont mis en place de petites superficies de coton non Bt et ils vont sans doute tirer un bon profit avec cela. »
«Mais si on commence à revenir en arrière et à adopter le coton non Bt, je vous promets que la tordeuse des bourgeons de tabac va revenir, et nous ne voulons pas être amenés à reprendre des applications foliaires contre la tordeuse du tabac devenue résistante, en plus des traitements contre la punaise terne. Le coût que nous aurions à dépenser [pour le contrôle des ravageurs] dans cette situation serait astronomique ».
La punaise terne TPB a été le ravageur numéro 1 dans le Centre-Sud au cours des quatre à cinq dernières années, et elle a conduit un grand nombre de producteurs de coton sur le delta du Mississippi, à ne plus pouvoir supporter le coût des pulvérisations insecticides.
Gore a aussi révélé que les tétranyques ont également su gagner une réputation de «briseurs de budget» dans le Sud, ainsi que les pucerons et les punaises.
«Au cours des 15 dernières années, nous avons pratiquement doublé notre taux d'application avec le ‘Bidrin' et triplé notre taux d'application avec l'acéphate. Donc, nous ne sommes pas seulement amenés à faire des pulvérisations plus fréquentes, mais nous appliquons des quantités plus élevées et qui coûtent plus cher », dit Gore. .
Il a souligné que l'un des effets secondaires résultant de l'emploi des insecticides du groupe des néonicotinoides pour le contrôle de la punaise, réside dans une certaine résistance qui s'est développée chez le puceron du coton. « Nous commençons à entendre de nombreuses plaintes auprès des consultants à travers le Centre-Sud ».
Il est cependant décevant et prévisible que les conseils académiques officiels uniquement donnés aux agriculteurs reposent sur les mêmes pratiques traditionnelles que celles qui ont créé les problèmes en premier lieu : traiter davantage et pulvériser plusieurs mélanges de différents types de pesticides, y compris ceux qui sont interdits en raison de leur trop forte toxicité. L'industrie des semences, quant à elle, est prête à vendre des variétés cultivées OGM avec des caractères génétiquement modifiés et empilés jusqu'à huit dans le même matériel, au double du prix des semences [16].
Décevant également est l'effort persistant de certains gouvernements et de scientifiques des services publics gouvernementaux pour promouvoir la technologie des OGM qui a failli, et qui, comme je l'ai précisé, était déjà obsolète depuis le début des années 1980 [9].
Un document Sciencexpress (indiquant une publication rapide, probablement sans examen préalable par les pairs), intitulé « La sécurité alimentaire: le défi pour nourrir 9 milliards de personnes » [17] co-écrit entre autres par le professeur John Beddington, un responsable scientifique au Royaume-Uni, bien que quelque peu dédaigneux des cultures actuelles d'OGM, contient néanmoins des promesses que nous avons entendues pendant plus de 30 ans. « La prochaine décennie verra le développement de combinaisons de caractères désirables et l'introduction de nouvelles caractéristiques comme la tolérance à la sécheresse. Au milieu du siècle, des options beaucoup plus radicales impliquant des caractères hautement polygéniques peuvent être faisables. Il y a en outre d'autres promesses “d'animaux clonés avec une immunité innée conçue par génie génétique pour des maladies“ » et plus encore.
Le glyphosate [matière active] et le ‘Roundup' |spécialité commerciale], toujours annoncés comme « moins toxiques pour nous que le sel de table » dans une brochure du Biotechnology Institute , l'Institut de biotechnologie, faisant la promotion des cultures d'OGM, avec des plantes tolérantes à des herbicides décrites comme des « guerriers contre les mauvaises herbes » [18], sont en réalité hautement toxiques comme l'indiquent de nouvelles découvertes [19, 20] ( Death By Multiple Poisoning, Glyphosate and Roundup , SiS 42; Ban Glyphosate Herbicides Now , SiS 43).
Treize ans de cultures de plantes génétiquement modifiées aux Etats-Unis ont accru l'utilisation globale des pesticides vers 318 million de livres [21] ( GM Crops Increase Herbicide Use in the United States , SiS 45). La charge de morbidité supplémentaire pesant sur la nation, est à elle seule considérable.
L'Inde a appris les amères leçons du coton Bt Lessons from Bt Cotton [22] à travers une situation tragique concernant l'aggravation des suicides dans les milieux agricoles et, en commun avec ce qui est observé aux Etats-Unis, une catastrophe écologique avec les ravageurs principaux et secondaires chez le coton, des ravageurs devenus résistants, de nouvelles maladies, et surtout, avec des sols appauvris en nutriments et en micro-organismes bénéfiques, à tel point que ces sols pourraient cesser de soutenir la croissance des plantes et les récoltes dans une décennie. Leur seul salut est un retour à l' agriculture biologique , qui s'est déjà révélée beaucoup plus durable et plus rentable que le coton Bt [12]. Ceci peut également s'appliquer aux Etats-Unis.
Le marché des produits biologiques est en plein essor aux États-Unis, malgré le ralentissement économique. Selon un nouveau rapport du Département américain de l'Agriculture, les ventes au détail d'aliments biologiques a augmenté pour atteindre 21,1 milliards de dollars en 2008, en partant de 3,6 milliards de dollars en 1997 [23] (voir fig. 1). Le marché est si actif que les fermes biologiques ont lutté, parfois pour produire en quantité suffisante, afin de suivre la croissance rapide de la demande des consommateurs, conduisant à des pénuries périodiques de produits biologiqu es.
Traduction des produits indiqués dans le tableau ci-dessous, du haut en bas : Viandes, poissons, volailles. Condiments. Aliments à grignoter. Céréales, pains. Préparations alimentaires conditionnées. Boissons. Produits maitiers. Fruits et légumes.
En ordonnées : valeur en milliards de dollars US.
Fig 1: Croissance du marché américain de l'agriculture biologique de 1997 à 2008
Les surfaces cultivées en agriculture biologique certifiées ont plus que doublé, passant de 1,3 millions d'acres en 1997 à un peu plus de 4 millions d'acres en 2005 (soit 0,5 pour cent de toutes les terres agricoles aux États-Unis). Dans la même période, le nombre d'exploitations bio est passé de 5.021 à 8.493, et la taille moyenne des fermes certifiées biologiques est passée de 268 acres à 477 acres.
Alors pourquoi les agriculteurs américains ne tirent-ils pas profit d'un marché en pleine expansion ? On pense [23] que les agriculteurs biologiques potentiels peuvent choisir de continuer avec les méthodes de production classiques en raison de 'pressions sociales venant d'autres agriculteurs proches, qui ont une opinion négative de l'agriculture biologique', ou en raison d'une incapacité de surmonter les effets de la baisse des rendements et des bénéfices au cours de la période de transition.
Cela n'est pas surprenant en raison de la propagande négative et persistante qui est menée par les partisans des OGM, y compris par les organismes gouvernementaux de réglementation, contre l'agriculture biologique. (Voir par exemple la récente tentative de l'Agence de normalisation des aliments au Royaume-Uni pour prouver que les produits de l'agriculture biologique ne sont pas plus nutritifs que les aliments conventionnels [24] ( UK Food Standards Agency Study Proves Organic Food Is Better , SiS 44).
Les revendications habituelles sont que les rendements de l'agriculture biologique sont moindres et que cette pratique requiert plus d'énergie que l'agriculture conventionnelle, d'une part, et que les produits de l'agriculture biologique ne produisent pas plus d'éléments nutritifs pour une bonne santé, et qu'ils sont moins hygiéniques que les produits conventionnels, d'autre part ; toutes ces fausses allégations sont correctement réfutées dans le rapport de l'ISIS Now: * Organic * Sustainable * Fossil Fuel Free [25], avec des preuves tirées de la littérature scientifique publiée, ainsi que d'autres études.
Le plus pertinent pour les agriculteurs américains est une étude de Kathleen Delate de l'Université de l'état de l'Iowan et Cynthia A. Cambardella du Département américain de l'Agriculture, qui évaluent les performances des exploitations agricoles au cours des trois ans de transition qu'il faut pour passer d'une production classique à la production biologique certifiée [26]. L'expérience qui a duré quatre ans (trois années de transition et la première année d'agriculture biologique) a montré que, bien que les rendements aient diminué au départ, ils ont été égalisés lors de la troisième année, et à partir de la quatrième année, les rendements en agriculture biologique étaient supérieurs par rapport aux pratiques classiques, à la fois pour le soja et le maïs.
Notre rapport [25] décrit également l'énorme potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre - au point même de nous libérer entièrement des combustibles fossiles – grâce à l'agriculture biologique et des productions alimentaires relocalisées (et des systèmes d'énergies renouvelables). C'est une combinaison unique des dernières analyses scientifiques, des études de cas et des recherches conduites sur les fermes, et en particulier des expériences et des innovations provenant des agriculteurs eux-mêmes et qui souvent peuvent confondre les scientifiques universitaires attachés à des théories dépassées et obsolètes, dont la technologie des OGM est un exemple flagrant.
À peu près en même temps que notre rapport a été publié, l'Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies pour le développement ( IAASTD ) a également été publié. L'IAASTD est le résultat de trois ans de délibérations entre 400 participants scientifiques et des représentants d'organisations non gouvernementales, venant de 110 pays à travers le monde [27]. Ils sont arrivés à la conclusion que la petite agriculture biologique est la voie à suivre pour faire face à la faim, aux inégalités sociales et aux catastrophes environnementales [28] ( 'GM-Free Organic Agriculture to Feed the World ', SiS 38).Un changement fondamental dans les pratiques agricoles est nécessaire, maintenant et de toute urgence, avant l'effondrement complet du secteur agricole.
Article first published 01/02/10
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Bill in Detroit Comment left 2nd February 2010 20:08:12
I have an ordinary hobbyist gardening blog at http://nmwoodworks.com/gardening and I found this page worth commenting upon.
It is insane to think that the environment would not respond to our attempts to force change on it ... it, too, when considered as an interconnected whole, is a living organism. It has responded to overuse of Roundup and inclusion of the bT genes exactly the same as it responded to overuse penicillin.
When we kill the things on the soil, we kill the things in the soil. This kills the soil itself and then we also die; whether we are the ones who applied the pesticide or not.
Douglas Hinds Comment left 4th February 2010 05:05:50
"Please circulate widely, keeping all links unchanged, and submit to your government representatives demanding an end to GM crops and support for non-GM organic agriculture"
I would be glad to but I'm located in Mexico. Has this article has been translated to Spanish? If not, I'd like your permission to do that.
GM crops represent a technology out of control. The location of the transgenic gene in the original genome can be neither predicted nor controlled. Furthermore, changes the original genome caused by the imprecise foreign gene insertion process are neither known nor looked for. What IS known is the unstable nature of the genetically modified genome, which has been found to change with time.
Few replicable, peer reviewed, long term studies by accredited independent laboratories on animal subjects consuming transgenic foods have been performed and attempts have been made to discredit studies (and the researchers that performed them), when negative results were demonstrated.
Manufacturers, distributors and promoters of transgenic crops have exerted undue influence over public policy, governmental oversight, the research agenda and the mass media, by either co-opting or threatening dissenting, questioning or critical voices;
The labeling of both GM and GM free foods has been obstructed;
As has the creation of GM Crop Free Zones.
In short: The Biotech Industry's success has been limited to the above, rather than provide any benefits for farmers, consumers or the environment.
Thank you i-sis and Dr. Mae-Wan Ho for making this important article available.
(Saludos to my friend Prof. Joe Cummins).
Pat McKown Comment left 4th February 2010 05:05:36
The transition period is 3yrs for organic? You can do this in one season if you land farm your fields.
I don't understand why this is not done. The means to do this has been available for at least 25yrs and the organic community seems to ignore this completely. Test your soil for the cides, they don't bother even, just hold on for three seasons and then the newcomers have to lay out big bucks for certification (more punishment), that can go slow as molasses in January, it is pretty close to totally nuts.
Rory Short Comment left 9th February 2010 03:03:49
I am an engineer by training and a life long but now retired information technologist. I am not anti-technology. However despite my lay level of biological knowledge my gut response to the market driven promotion of GM by Monsanto and others was immediate revulsion and the more I have learnt about GM the more I have felt confirmed in my revulsion. It is not that I am against the laboratory investigation of GM but right now we know too little about the consequences of GM for GM plants of any kind to be launched into the public domain. In my view Monsanto and their ilk are criminally irresponsible. Their behaviour reflects the all too common, deluded, mindset that holds that humans are 'the lords of creation' rather than being just one component in something that is in its totality beyond our comprehension.
Allison Lynn Sears Comment left 26th April 2010 05:05:25
Here is a good note: Here is cereal that is totally Organic and absolutely delicious. Two companies - but, they are in the state of Washington, USA. But please look at them: www.NaturesPath.com (Flax and Pumpkin!), and www.CascadianFarm.com. (These can be found in Walmart, believe it or not!)
For Organic Seeds, even just to store them: www,SustainableSeeds.com and www.GardensAlive.com. This last place is great fun: Ways of growing in small places, sprouting - and even growing mushrooms! Having "Mason Bees"...and more!
Stay healthy and go with this good thought: "Be the change you wish to see in the world!"...Ghandi
Keep Ghandi in your heart and mind - and fight a good fight, HIS WAY!
Last note: here is a good place to find out what is in food: www.FoodEssentials.com. Very Interesting! In sections: ie: Cereals, and this is a good spot. Go to Page 4-7, to see that one company uses, Trisodiun Phosphate, and is totally GMO!
Thank you for your time and caring!
Mae-Wan Ho Comment left 4th February 2010 06:06:34
Hi Douglas and anyone else who want to translate this article and circulate it, please go right ahead, and thank you.
vanaja ramprasad Comment left 4th February 2010 19:07:18
while the scare of Bt taking over in many countries like India scientists are coming up with genesilencing to improve shelf life.
I would like to have Mae's response to this. It is not just the Bt brinjal that is being debated in India that is causing concern but the whole technology itself.
Please enlighten us about the gene silencing and its consequences.
John Curtis Comment left 4th February 2010 19:07:33
This article appears to present very important information, and the argument--to the extent I can follow it--makes a great deal of sense. However, in order for it to be ready for "wide circulation," it needs two things: (1) A competent editor, to correct the numerous grammatical errors and missing words and to make it more readable. The very final sentence, for example, is missing a word. Educated readers with no background in the natural sciences are likely to be turned off just by the appearance of the first paragraph. (2) Figure 1 needs to be corrected: Is it 0.3 to 2.1 billion or 3.6 to 21.1 billion? Either the text or the figure is wrong. Thank you.
Mae-Wan Ho Comment left 4th February 2010 23:11:06
Hi John Curtis,
Thanks for pointing out the errors. These will be corrected. Please bear in mind that we are always trying to do our best with very limited resources, the most serious of which is time! This is why we are always conducting a kind of open refereeing.
Desiree L. Rover Comment left 2nd February 2010 02:02:55
GM technology is aimed at nothing less but at destroying our world.
The TBP (tarnished plant bug) being invited by the PTB (powers that be).
Cotton pickers are allergic to the GM crops. How toxic are our T-shirts and bed sheets?
Might changing (back) to hemp as a eco friendly crop yielding the base material for far more useful items than cotton ever will: anything from clothing and fuel, to cars (Ford, 1920s)?
In the 1700s farmers were obliged to plant hemp on at least 20% of their land. Different crop, different bugs?
brian Comment left 19th July 2010 01:01:51
Like the BP oil apocalypse, with this explosion of superweeds, we see once again 'visionary' science has created a Frankenstein monster,and once again little or nothing will be done to curb this disaster, and the authorities will defend and attack the critics...Whats worse, we can expect mainstream scientists to not learn from this disaster, and they are probably preparing the next breakthru that will create another apocalypse...We are in the watching a series of train wrecks happen that the creators are unable or unwilling to foresee or forestall...
zhangquanhua Comment left 4th November 2010 18:06:17
power and greed the more you look the more angry it makes you. Monsanto should never have been able to patent their genetic monster. They have people who wear many hats who work in congress. The more the public become aware of this they can choose not to buy their products, difficult in the USA as they have control over labeling at present, so nobody knows if a product has been genetically modified. In Europe pandora jewelrythe people spoke up and said we don't want it and was heard, so products by law have to say GM.
Yvonne Comment left 25th August 2010 14:02:05
MONSANTO??? THEY CAUSE CANCER FROM MILK COWS TREATED WITH RBGH (RBST)! IT IS ALL OVER THE PLACE> ALL GM products cause many serious conditions in people like cancer, diabetes and the most important that people are getting big and fat fast! Belebe me that allergic reaction is only the tip of the iceberg!
Pippa Woods Comment left 3rd February 2010 19:07:28
I worry about the sort of things reported. But how can the truth - I assume it is the truth - become generally known? It seems the PR for GM is so widespread and effective that none of the disadvantages (they seem more like disasters) ever get even printed, much less believed if someone dares to print them. Belief in the virtues of GM seems almost to have become a sort of religion; they produce a sort of passion!
Susan McCallum Comment left 15th April 2010 22:10:42
I have a whole new respect for Mexico.
It's money, power and greed the more you look the more angry it makes you. Monsanto should never have been able to patent their genetic monster. They have people who wear many hats who work in congress.
The more the public become aware of this they can choose not to buy their products, difficult in the USA as they have control over labeling at present, so nobody knows if a product has been genetically modified. In Europe the people spoke up and said we don't want it and was heard, so products by law have to say GM. Here if they put it on the packaging people will sue if they have an allergic reaction, so if it's not there there's no paper trail.
Their product said it would feed the world!..........more like control.
GRRRRRRRR
Love and peace X
Honeywell Humidifiers Comment left 14th March 2012 17:05:12
Nice post. Thank you for taking the time to publish this information very useful! I've been looking for books of this nature for a way too long. I'm just glad that I found yours. Looking forward for your next post. Thanks :)
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