Science in Society Archive

OGM : Pas de colza oléagineux GT73 génétiquement modifié

Source : Joe Cummins, Dr. Mae-Wan Ho, Lim Li Ching. No to GM Oilseed Rape GT73. Science in Society , Issue 24, Winter 2004

Le Professeur Joe Cummins, le Dr. Mae-Wan Ho et Lim Li Ching nous informent que la société Monsanto a déposé une demande d'autorisation pour l'importation de son colza oléagineux ou canola GT73 dans l'Union Européenne pour la transformation [industrielle] et l'alimentation animale. Le Comité Scientifique pour les OGM de l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire a donné un avis favorable et un vote du Conseil des Ministres est prévu. Voilà maintenant un point sur ce sujet et pourquoi il faut rejeter ce colza.

Notes  du traducteur : les nombres entre parenthèses (..) renvoient aux références bibliographiques qui sont données à la fin de ce texte. Les parties de texte figurant entre crochets [..] sont ajoutées pour permettre une lecture plus facile à l'intention des francophones. Dans cet article, nous parlerons indifféremment de colza ou de canola génétiquement modifié.

Le colza oléagineux est une plante importante pour la production d'huile végétale et de tourteaux pour l'alimentation animale

Le colza oléagineux (Brassica napus) est produit commercialement comme plante d'intérêt industriel dans 50 pays avec une masse totale de production de plus de 40 millions de tonnes. En 2000, les producteurs principaux de graines de colza oléagineux étaient la Chine, le Canada, l'Inde, l'Allemagne, la France, l'Australie, et le Royaume Uni.

Le canola est une variante génétique de Brassica napus avec de faibles taux de toxines contenues naturellement dans les graines de colza : le glucosinolate et l' acide érucique . Le canola est cultivé pour ses graines, qui représentent une source importante d'huile végétale comestible et ses résidus de tourteaux qui sont également employés comme aliments du bétail (1). Le colza oléagineux est appelé canola en Amérique du Nord parce que les variétés productrices commerciales ont été développées dans le Saskatchewan, au Canada [voir à canola dans les défnitions et compléments qui figurent à la fin de ce texte].

Le canola GT73 de Monsanto a été diffusé commercialement en 1995 au Canada (2) et le même type de matériel végétal, indiqué RT73, a été promu commercialement aux Etats-Unis en 1999 (3). Le Japon a approuvé la mise en culture du canola GT73 en 1995 (1) et l'Australie en 2003 (1). L'autorisation de toutes ces disséminations a été basée essentiellement sur les mêmes ensembles de données et d'informations.

Le colza GT73 dans l'Union Européenne

En novembre 1997, on a annoncé le canola GT73 pour une utilisation alimentaire (en tant qu'huile de graine de colza) dans l'Union Européenne sous une procédure simplifiée dite de « réglementation des nouveaux aliments [= Novel Foods]».

Ceci signifie que de l'huile de graine de colza GT73 a été considérée comme 'essentiellement équivalente ' à ses contreparties conventionnelles et on a seulement exigé l'avis de la société distributrice, sans aucune évaluation des risques et sans aucun processus explicite d'approbation et d'autorisation. Les produits alimentaires produits par l'industrie à partir d'huile de graine de colza peuvent inclure les aliments frits, les préparations céréalières cuites au four et les casse-croûte « snacks ».

Une demande d'importation et d'utilisation du canola GT73, à l'exclusion de sa culture, a été soumise en 1998 à l'autorité compétente aux Pays Bas. Cette dernière a donné à cette demande une suite favorable, et en janvier 2003 les Pays-Bas ont recommandé que le canola GT73 soit autorisé.

Plusieurs Etats membres de l'Union Européenne ont posé des questions, y compris le Royaume-Uni, par l'intermédiaire de son Comité consultatif sur les disséminations dans l'environnement (ACRE) (4). L'une des inquiétudes était liée à l'augmentation du poids du foie chez les rats alimentés avec du canola GT73, comparativement aux témoins (voir plus loin).

Le Comité scientifique de l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire ( EFSA ), traitant des OGM, a été sollicité pour donner son avis sur le canola GT73 afin de résoudre ces incertitudes.

En février 2004, l' EFSA a rendu son verdict selon lequel : "le colza oléagineux GT73 est aussi sûr que le colza conventionnel et donc que la mise en marché de ce colza, destiné à la transformation industrielle pour l'alimentation animale, n'est pas susceptible d'avoir un effet nuisible sur la santé des animaux ou des êtres humains, ni sur l'environnement, dans le contexte où son utilisation est proposée" (5).

En dépit de l'évaluation positive de l'organisme européen EFSA du colza GT73 pour l'alimentation animale après traitement industriel, le comité chargé de la réglementation n'avait pas pu atteindre la majorité qualifiée pour autoriser ce colza GT73 en juin 2004. Il y avait eu 43 voix en faveur de l'autorisation du colza GT73 (Belgique, République Tchèque, Finlande, France, Pays-Bas, Lettonie, Portugal, Slovaquie et Suède), 57 voix contre (l'Autriche, Chypre, le Danemark, l'Estonie, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, Malte, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, le Royaume-Uni), et 24 abstentions (Allemagne, Irlande, Espagne, Slovénie) (6).

La demande passe ensuite au Conseil de Ministres, qui devrait prendre sa décision très prochainement. Si le Conseil des Ministres n'est pas en mesure de décider, la décision sera prise par la Commission Européenne, qui a déjà donné des signes en faveur d'une approbation du colza GT73.

Pas de caractérisation possible de l'évènement spécifique au transgène inséré dans le colza oléagineux GT73 (ou RT73)

Le colza oléagineux GT73 (= RT73) a été rendu tolérant à l'herbicide glyphosate . Deux transgènes ont été employés.

Le premier transgène est constitué du gène epsps codant pour le synthèse de l'enzyme 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate ( EPSPS ), isolée à partir de la bactérie du sol Agrobacterium tumefaciens et qui est une forme d' EPSPS tolérante au glyphosate. L'enzyme EPSPS fait partie de la voie biochimique importante du shikimate, et qui est impliquée dans la production des acides aminés aromatiques . Lorsque des plantes de canola sont traitées avec du glyphosate , ces plantes ne peuvent pas synthétiser les acides aminés aromatiques et elles meurent ; cependant, l'enzyme codée par le transgène n'est pas sensible au glyphosate.

Le deuxième transgène du colza GT73, code pour une version modifiée de l'enzyme glyphosate-oxydase (en abrégé : GOX ). Le gène Gox inséré dans le colza GT73 a été isolé à partir de la bactérie Ochrobactrum anthropi . L'enzyme GOX accélère la dégradation de l'herbicide glyphosate avec production de deux composés : l'acide aminométhylphosphonique (= AMPA) et le glyoxylate (1-3, 7). En l'absence de l'enzyme GOX , des niveaux inacceptables de l'herbicide pourraient s'accumuler dans les tourteaux de canola destinés l'alimentation des animaux.

Les deux transgènes ont été introduits dans le colza GT73 par un plasmide en utilisant la bactérie Agrobacterium tumefaciens . Les gènes epsps et Gox sont tous deux précédés du promoteur 35S du virus modifié de la mosaïque du 'figwort' et terminés avec l'extrémité 3' du gène du pois rbcS E9 .

La voie du shikimate est située dans les chloroplastes  ; ainsi la séquence du signal de transit chloroplastique de l'enzyme 'carboxylase ribulose-diphosphate' et de l'enzyme EPSPS provenant de la plante Arabidopsis, est employée pour initier les produits du transgène vers les chloroplastes.

Selon la société commerciale concernée, [Monsanto], seuls, les gènes primaires et les séquences nécessaires pour leur activité dans la cellule végétale ont été insérés dans les cellules du canola, tandis que les séquences du plasmide telles que la séquence originale de la réplication et un gène pour la résistance à la streptomycine, ont été évacués de la souche commerciale. Monsanto a assuré qu'une seule insertion de transgène était présente (5), mais l'emplacement exact de l'insertion n'a pas été rapporté (3, 5).

Après l'évaluation de la demande initiale soumise par la société Monsanto, quelques Etats membres de l'Union Européenne avaient demandé des informations complémentaires sur les aspects moléculaires du dossier. Cependant, il est clair, en ce qui concerne l'opinion de l'organisme européen EFSA , qu'aucun essai indépendant n'a été effectué, et que l'avis favorable a été uniquement basé sur les informations fournies par la société.

Fâcheusement, l'opinion de l' EFSA (5) indique que : "les commentaires prononcés par les Etats membres sur les méthodologies de détections moléculaires spécifiques ne sont pas actuellement à la portée du mandat du Comité [travaillant sur les] OGM." En d'autres termes, il n'y a aucune caractérisation possible des ‘événements spécifiques' [concernés dans cet OGM], et donc par conséquent, aucune méthode appropriée pour détecter cet OGM dans un but d'identification ou de traçabilité, ni pour aborder les questions de sécurité alimentaire et de responsabilité civile qui peuvent surgir.

Le même dossier de l' EFSA a révélé qu'il y a des modifications moléculaires au niveau du site d'insertion, et plus particulièrement que 40 paires de bases de l'hôte sont manquantes dans le génome du colza GT73 tandis que 22 paires de bases d'un ADN d'origine externe inconnue sont présentes à la jonction 5' de l'insert. Cependant, ces modifications sont considérées comme ne présentant pas de risque pour la sécurité [alimentaire, cette dernière étant] basée seulement sur l'absence d'homologie avec des toxines et des allergènes connus.

Aucune preuve moléculaire de la stabilité génétique du transgène inséré

Il a été annoncé par la société Monsanto que les transgènes étaient insérés d'une manière stable et mendélienne [du point de vue génétique]. L'institut ISIS , de Grande-Bretagne, a précisé maintes fois cette évocation de la stabilité génétique - basée sur l'absence d'écarts par rapport à une proportion dite 'mendélienne' dans la descendance - : ce n'est pas un critère acceptable de stabilité génétique en l'absence d'une évaluation indépendante des génotypes parentaux (8-13).

Mais l'organisme européen EFSA a accepté le même critère pour la stabilité des transgènes. Il a énoncé que (5) : "L'ADN inséré est hérité d'une manière stable dans un chromosome nucléaire, comme indiqué par un certain nombre de paramètres, par exemple des rapports prévus de ségrégation mendélienne (sur plusieurs générations) à partir des croisements entre le colza GT73 et le colza oléagineux conventionnel."

On a ignoré les changements considérables qui ont été opérés au niveau des codons des transgènes insérés dans cet OGM

Peu de documents de normalisation et de réglementation ont traité des changements étendus au niveau du code génétique des gènes d'origine, dans les transgènes insérés dans le colza GT73, mais tous reconnaissent que les codes ont été modifiés pour augmenter la production des produits des gènes bactériens dans la plante.

La consultation de l'Administration Américaine de l'Alimentation et des Médicaments [FDA] sur le canola GT73, a fourni une description légèrement plus complète des changements au niveau de l'ADN bactérien (14), tandis que le brevet déposé pour l' EPSPS utilisé dans le canola GT73 fournit une description détaillée des changements du code (15).

Les gènes d'origines bactériennes ou humaines ne fonctionnent pas très bien dans les plantes cultivées, parce que l'expression des gènes est influencée par une spécificité des codons chez les bactéries, les mammifères et les êtres humains. Pour cette raison, le code génétique est modifié, par les spécialistes du génie génétique, afin d'obtenir une expression génétique optimale [dans la plante génétiquement modifiée].

Les transgènes optimisés et utilisés dans les plantes [génétiquement] modifiées sont essentiellement des approximations synthétiques du véritable gène bactérien (16). Les gènes synthétiques sont très différents des gènes qui ont évolué dans les bactéries et, pour cette raison, leurs recombinaisons et mutations caractéristiques méritent une attention toute particulière, de même que leur toxicologie et leur potentiel allergénique. Cependant, ces facteurs ont été en grande partie ignorés par les personnes chargées de la réglementation.

Des essais toxicologiques et d'allergénicité qui ne sont pas valides

Quoique les transgènes aient été altérés quant à l'ordre des séquences d'ADN existant dans les gènes bactériens d'origine, les protéines réellement examinées pour leur toxicité sur des mammifères et pour ce qui touche à la sécurité environnementale, n'ont pas été isolées à partir du colza GT73 mais dans des bactéries (5).

On a supposé que les enzymes bactériennes de remplacement étaient identiques aux enzymes produites dans le colza GT73, par des observations hâtives en utilisant des techniques telles que les gels d'électrophorèse, l'analyse de l'azote en position terminale et l'activité enzymatique, bien que la présence de quatre acides aminés anormaux aient été notées dans l'enzyme bactérienne GOX (7). La digestibilité et la dégradation biochimique ont été examinées avec les protéines bactériennes dans une simulation de fluide gastrique. Et des essais de toxicité aigue chez les souris ont été faits pareillement avec les protéines bactériennes.

Quant aux essais d'allergénicité, ils étaient encore moins fiables, car ils dépendaient des évaluations théoriques fondées sur des hypothèses qui ont été intensivement remises en cause. Par exemple, le gouvernement autrichien s'étant basé sur une analyse d'un certain nombre de demandes d'autorisation d'OGM dans l'Union Européenne, a conclu qu'aucun essai direct des propriétés potentiellement allergéniques des OGM et de leurs produits, n'avait été effectué (17).

Au lieu de cela, la conclusion que la protéine en question est peu susceptible de présenter des propriétés allergéniques est en grande partie basée sur les considérations théoriques suivantes: la protéine nouvellement présentée proviendrait d'une source non-allergénique; il n'y aurait aucune séquence d'homologie significative avec des allergènes connus; la protéine serait rapidement digérée dans l'intestin; la protéine ne serait pas l'objet d'une glycosylation ; le niveau d'expression de la protéine dans la plante génétiquement modifiée serait faible; et la protéine ne serait pas nouvelle dans le régime des êtres humains.

Le gouvernement autrichien a considéré chacun de ces arguments et les hypothèses sous-jacentes à la lumière des données scientifiques récentes.

En conséquence, ces expérimentations n'étaient ni valides ni significatives. Des expérimentations pragmatiques devraient être conduites à partir des véritables protéines isolées du colza GT73, et pas à partir de protéines bactériennes de substitution.

L'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire, l' EFSA , n'a pas inclus d'avertissement ou de mise en garde précisant que "Tant que la réaction croisée entre l'enzyme GOX et la tropomyosine n'a pas été écartée, les personnes allergiques aux aliments à base de crevettes devraient être mises en garde contre une réaction possible d'hypersensibilité lorsqu'elles ont à travailler avec le colza GT73."

Des expérimentations alimentaires inappropriées et inadéquates avec des effets défavorables non expliqués

Selon le point de vue de l' EFSA (5), "Une explication satisfaisante a été recherchée pour les effets potentiels défavorables observés dans l'une des trois expérimentations alimentaires et toxicologiques chez le rat." Nous pensons que cela se réfère aux inquiétudes exprimées à propos d'une expérimentation alimentaire confidentielle de Monsanto qui avait montré que les foies des rats nourris avec du colza GT73 présentaient une augmentation de 15% de leur poids.

Les organismes britanniques ACRE et ACAF (Advisory Committee on Animal Feedingstuffs) avaient les premiers souligné leurs inquiétudes en mars 2003, sur le fait que cette différence de poids chez les rats ne pouvait pas être expliquée, comme Monsanto l'indiquait spontanément, par une plus haute teneur en glucosinolate dans le régime [avec le colza] génétiquement modifié, comparativement avec le régime correspondant au témoin (4). Par la suite, Monsanto a apporté d'autres informations sur ce sujet. Mais les deux organismes ACRE et ACAF "se montrèrent insatisfaites" que [les experts de] Monsanto maintiennent leur hypothèse. Ces organismes ont demandé une explication satisfaisante concernant cette réaction défavorable.

Cependant, il est apparu que l' EFSA avait écarté ces inquiétudes. Une liste d'expérimentations alimentaires et toxicologiques peu informatives ont été présentées [à partir d'essais] sur divers animaux pendant une période extrêmement courte au cours de laquelle ont été enregistrés, le plus souvent, les poids des animaux, et, quelquefois, les poids des foies des animaux. Aucun examen histologique n'a été réalisé. Du fait qu'il n'y avait pas de grosses modifications pathologiques dans le foie des rats lors d'une observation nécrologique, l' EFSA a considéré que la différence dans le poids des foies était une "constatation fortuite ".

Une contamination inévitable dans les cultures au champ par le colza GT73

Toutes les mises au point réglementaires, sans exception, traitant de la commercialisation du colza GT73, n'ont pas tenu compte de la pollution rapide des plantes transgéniques par les pollens dispersés par le vent, ni de la dissémination des graines par les animaux et les engins et véhicules de transport. Cela peut se produire pendant le transport, sans mise en place dans un champ. Des semences échappées peuvent germer et se croiser accidentellement avec d'autres colzas conventionnels, des populations sauvages et des plantes spontanées apparentées. L'ACRE avait également souligné des inquiétudes en ce qui concerne la dissémination accidentelle des semences et "n'était pas convaincue que la dispersion des semences n'arriverait pas et que des populations sauvages n'apparaîtraient pas." (4).

Il y a de nouvelles preuves claires que la généralisation du colza génétiquement modifié GT73 va finir par aboutir à une contamination très répandue dans les colzas conventionnels. Un rapport de 2003 indiquait que 95% des lots de semences certifiées dans l'est du Canada étaient pollués à des niveaux détectables par les gènes de tolérance au glyphosate et que 52% dépassaient le niveau de contamination requis pour des semences certifiées (1).

La généralisation dans l'espace agricole de colzas génétiquement modifiés pour divers gènes de tolérance à des herbicides, va aboutir à une accumulation successive [dans les descendances], de nature pyramidale, de ces divers gènes de tolérance à des herbicides (9), ce qui va amener la création de plantes qui vont alors se comporter comme des « mauvaises herbes » fertiles et qui vont être difficiles à éradiquer.

Les colzas européens doivent garder leur état actuel, à l'abri des OGM, avant qu'une contamination génétique ne se montre irréversible et irrémédiable.

Références bibliographiques

  1. Agbios Data base product description MON-00073-7 (GT73, RT73) pp1-3 http://www.agbios.com/dbase.php?action=ShowProd&data=GT73%2C+RT73
  2. Canadian Food Inspection Agency Plant Biosafety Office Decision Document DD95-02:Determination of of environmental safety of Monsanto Canada Inc.'s Roundup Herbicide tolerant Brassica napus canola line GT73 1995, pp1-10 http://www.inspection.gc.ca/english/plaveg/bio/dde.shtml
  3. Animal and Plant Health Inspection Service USDA Docket no. 98-089-2 Monsanto co. Determination of Nonregulated status for canola genetically engineered for glyphosate tolerance 1999, pp1-33. http://www.aphis.usda.gov/brs/aphisdocs2/98_21601p_com.pdf
  4. ACRE Advisory Committee on Releases to the Environment. Advice on a notification for marketing of herbicide tolerant GM oilseed rape, 24 September 2003, http://www.defra.gov.uk/environment/acre/advice/pdf/acre_advice36.pdf
  5. Opinion of the Scientific Panel on Genetically Modified Organisms on a request from the Commission related to the Notification (Reference C/NL/98/11) for the placing on the market of herbicide-tolerant oilseed rape GT73, for import and processing, under Part C of Directive 2001/18/EC from Monsanto. The EFSA Journal 2004, 29, 1-19
  6. "New Europe" blocks U.S. food import, Friends of the Earth Europe, 16 June 2004, http://www.foeeurope.org/press/2004/GR_16_june_US_food.htm
  7. ANZFA Australia New Zealand Food Authority. Draft risk analysis report application A363 Food produced from glyphosate tolerant canola line GT73, 2002, pp1-73 http://www.agbios.com/docroot/decdocs/01-290-009.pdf
  8. Ho MW and Cummins JC. GM food & feed not fit for "man or beast" . ISIS Report 29 April 2004
  9. Ho MW. GM Science Review deeply flawed. Science in Society 2003, 19 , 7-9.
  10. Ho MW. GM maize approved on bad science. ISIS Report 25 February 2002; also, Science in Society 2002, 15 , 10-25.
  11. Ho MW. Questionable stability at JIC . ISIS Report 2 March 2001
  12. Ho MW. Letter to the Scottish Parliament Petitions Committee from ISIS. 28 February 2002.
  13. Ho MW. GM rice unstable. ISIS News 9/10 , July 2001.
  14. US Food and Drug Administration Biotechnology Consultation Note to the File BNF No.000020 Monsanto's glyphosate tolerant canola line GT73 1995 pp1-4 http://www.cfsan.fda.gov/~rdb/bnfm020.html
  15. Eicholtz D, Gasser D and Kishore G. Glyphosate-tolerant-5-enopyruvyl-3-phosphoshikimate synthetase, 1999, United States patent 5,866,775.
  16. Cummins J. Synthetic genes in food crops , ISIS Press Release 1 September 2004,
  17. Spök A, Hofer H, Lehner P, Valenta R, Stirn S, Gaugitsch H. Risk assessment of GMO products in the European Union: Toxicity assessment, allerginicity assessment and substantial equivalence in practice and proposals for improvement and standardization, July 2004, Austrian Federal Environment Agency Monograph.
  18. Cummins J. Transgenic contamination of certified seed stocks , ISIS report 2003,
  19. Ho M. What lurks behind triple herbicide tolerant oilseed rape? ISIS report 2002,

Quelques abréviations, définitions et compléments sur ce sujet :

Acides aminés aromatiques : les acides aminés sont des molécules qui ont la particularité de porter à la fois un groupement acide organique (COOH) et un groupement aminé (NH2) basique. Il existe plusieurs types d'acides aminés, dont la série des aromatiques dans laquelle se trouvent la phénylalanine, la tyrosine et la thyroxine.

Acide érucique  : un acide gras à longue chaîne carbonée (C22 :1). L'acide érucique était censé être cancérigène et il apparu nécessaire d'abaisser sa teneur dans les huiles de colza à usage alimentaire. Les colzas anciens contenaient environ 50% d'acide érucique dans les acides gras totaux. Deux gènes récessifs e1 et e2 , qui éliminent quasiment la synthèse de cet acide gras à partir de l'acide oléïque (C16 :1), ont été introgressés par rétrocroisements dans différentes lignées de colza d'hiver et de printemps, et les cultivars issus de ces travaux furent qualifiés de « simple-zéro » à partir de 1973.

Allergénicité : une réaction sensible, dite aussi allergique, de certains tissus de l'organisme, causée par des substances qualifiées d'allergènes, d'origine naturelle ou artificielle, et qui entrent en contact avec ces tissus.

Canola : un type de cultivar de colza oléagineux, ( Brassica napus L. variété Oleifera Metzg.), [génome AACC à n=19 chromosomes], lequel est un hybride naturel entre le chou [génome CC à n=9 chromosomes) et la navette [génome AA à n=10 chromosomes]. L 'histoire de la plante dénommée canola est retracée en français dans un document canadien accessible par le site suivant : http://www.canola-council.org/pubs/histoire.html

Selon les informations du gouvernement du Québec au Canada, cinq cultivars de canola sont autorisés mais ils ne seraient pas cultivés là-bas. Parmi ces cultivars, on cite la l ignée de canola transgénique GT73 ( Brassica napus ), mise au point pour tolérer les herbicides au glyphosate, plus précisément à la spécialité commerciale Roundup® de Monsanto.

 « La variété nouvelle, tirée de la variété de canola Westar, comprend deux nouveaux gènes, soit un gène mutant tolérant le glyphosate issu de la 5-énolypyruvylshikimate-3-phosphate synthase (EPSPS) et une enzyme bactérienne qui intervient dans la dégradation du glyphosate en acide aminométhylphosphonique (AMPA) et en glyoxalate ».

Source : http://www.ogm.gouv.qc.ca/tole_herb_canola.html

Un autre site des services officiels canadiens de la santé donne des informations plus détaillées sur le canola GT73 :

http://www.hc-sc.gc.ca/food-aliment/mh-dm/ofb-bba/nfi-ani/f_ofb-094-325-a.html

Chloroplaste  : organite cellulaire chez les végétaux chlorophylliens. Les chloroplastes effectuent la photosynthèse en absorbant la lumière solaire dans la chlorophylle liée à leurs membranes. Certains ont une étroite ressemblance structurale avec les cyanobactéries, de par leur taille et la façon dont leurs membranes, portant la chlorophylle, sont empilées en lamelles. Ils seraient les descendants d'une cellule procaryote intégrée dans la cellule végétale au cours de l'évolution des espèces.

Codon : le codon génétique correspond à l'enchaînement ordonné de trois bases nucléotidiques (ou triplet) permettant de définir le code d'un acide aminé. Il faut noter qu'il existe 20 acides aminés différents dans les protéines et comme il existe quatre bases nucléotidiques différentes (A,T,G et C), on en déduit qu'il faut un enchaînement au minimum de trois bases, avec 4 3 = 64 triplets différents possibles ou codons, pour définir l'ensemble des acides aminés.

Cultivar  : un ensemble de plantes cultivées dans les conditions agronomiques et économiques. Il constitue une variété définie officiellement par des critères de distinction (par rapport aux autre variétés), d'homogénéité (les plantes doivent être semblables en première approximation et dans une plage de variation définie) et de stabilité (les caractères doivent se maintenir au cours des différents cycles de reproduction par semences ou par multiplication végétative).

EFSA  : European Food and Security Adminstration ou Agence Européenne de Sécurité Alimentaire.

EPSPS  : enzyme 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate.

Glucosinolate : une famille de composés chimiques soufrés, de structure originale ‘thio-ß-D-glucopyranosique anionique', présents dans de nombreux végétaux de la famille des crucifères. Le glucosinolate naturel s'hydrolyse sous l'action d'une enzyme pour donner du glucose (sucre) et des composés organiques contenant du soufre et de l'azote. C'est un composant du colza ordinaire qui forme des inhibiteurs de croissance, notamment des oxazolidinéthiones et des isothiocyanates par hydrolyse en présence d'une enzyme, la myrosinase. Puisque le colza sert dans l'alimentation animale, son amélioration génétique est apparue essentielle, aussi bien pour les humains que pour le bétail. Les glucosinolates que l'on retrouve dans les tourteaux de colza après extraction de l'huile, sont considérés comme néfastes pour les animaux. Issus de la sélection conventionnelle, le canola, et d'autres variétés dites « double zéro », présentent une faible teneur en glucosinolates et en acide érucique (Céréales et Oléagineux, IICG, 1984). Source :

http://idrinfo.idrc.ca/Archive/ReportsINTRA/pdfs/v21n2f/111851.htm

Mais le glucosinolate serait aussi considéré par d'autres comme un agent anticancéreux naturel et une amélioration du brocoli présentant des teneurs élevées en glucosinolate a été envisagée. Voir :

http://www.lebulletin.com/informations/actualite/article.jsp?content=20030203_actualite_030203z

Glycolisation : processus d'accrochage d'une unité glucidique (sucre) à une protéine.

Glyphosate : herbicide non-sélectif, de la famille des amino-phosphonates, mis au point et produit à l'origine par la société Monsanto , sous la marque commerciale ‘ Roundup '. Sa formule chimique est (N-(phosphonométhyl) glycine, C 3 H 8 NO 5 P). Absorbé par les feuilles, il est transporté par le courant de sève jusqu'à l'extrémité des racines et des rhizomes. Il agit par blocage de la biosynthèse des acides aminés aromatiques. Il détruisait au départ pratiquement toutes les mauvaises herbes annuelles ou vivaces : c'est une matière active non sélective. Pour une information critique sur ce produit phytosanitaire, l'on peut consulter notamment les sites suivants en français :

http://biogassendi.ifrance.com/biogassendi/editobiofr.htm

http://perso.wanadoo.fr/erb/glyphosate.htm

GOX : enzyme glyphosate-oxydase.

OGM  : O rganismes G énétiquement M odifiés (on dit également transformés ou manipulés ou transgéniques ). Nom donné à un être vivant issu d'une cellule dans laquelle a été introduit un fragment d'ADN recombiné, étranger. L'individu OGM qui en résulte, possède dans toutes ses cellules l'ADN recombiné étranger introduit au départ et intégré dans son patrimoine génétique.

D'une manière plus générale, un information détaillée sur tout ce qui concerne les OGM, à partir d'une source canadienne en français, est accessible sur le site suivant :

http://www.ogm.gouv.qc.ca/index.htm

Transgénèse ou transformation ou manipulation ou modification génétique = ensemble de manipulations qui consistent à intégrer de l'ADN recombiné d'origine(s) diverse(s) dans du matériel vivant receveur pour donner naissance à un organisme génétiquement modifié ou OGM .

Tropomyosine  : une protéine des muscles qui intervient avec la troponine lors de la contraction des muscles striés squelettiques qui sont sous le contrôle de la volonté. La contraction des muscles s'effectue grâce à la myosine et à l'actine ; ces dernières sont des protéines présentes à l'intérieur de la fibre contractile dont l'assemblage en paquets de plusieurs centaines d'unités, constitue la fibre musculaire. Pour tout ce qui concerne les fibres et la contraction musculaires, l'on peut se reporter aux sites suivants :

http://www.vulgaris-medical.com/front/?p=index_fiche&id_article=4669

http://neurobranches.chez.tiscali.fr/systnerv/muscle/muscle2.html

http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/svt/cartelec/cartelec_lyc/terminale_s/metabolisme/troponine/troponine.htm

Traduction, rappel de quelques définitions et compléments :

Jacques Hallard, Ing.CNAM, consultant indépendant
Adresse : 2240 chemin du Tilleul, F.13160 Châteaurenard
Courriel : jacques.hallard@wanadoo.fr

Fichier: OGM No to GM Oilseed Rape GT73 4.rtf

L'article original en anglais peut-être consulté par les membres de l'ISIS-ISP sur le site suivant :

www.i-sis.org.uk/NTGMORGT73.php

Article first published 22/09/04


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