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Super-cocktails toxiques

Des concentrations en pesticides qui ne sont pas toxiques et ne causent pas de dommages si la matière active intervient seule, peuvent devenir hautement toxiques dans des combinaisons de produits phytosanitaires qui se produisent dans notre environnement. Par ailleurs, les expérimentations se rapportant aux produits alimentaires ne parviennent pas à donner des réponses adéquates face à des cocktails létaux. Prof. Peter Saunders

Le texte original en anglais et les références sont accessibles sur le web par : https://www.i-sis.org.uk/supertoxicCocktails.php

Cet article a été soumis à la Food Standards Agency britannique et à la Commission Européenne Comité sur les additifs alimentaires, les arômes, les auxiliaires technologiques et les matériaux de contact alimentaire

Des produits chimiques synthétiques se trouvent parmi nous dans notre environnement : dans l'air que nous respirons, dans l'eau que nous buvons, dans les aliments que nous mangeons, dans les objets que nous touchons. Beaucoup d'entre eux sont dangereux, certains plus que d'autres, et il n'est pas facile de savoir si certains d'entre eux sont inoffensifs ou non. De nos jours, les produits chimiques sont testés lors de leur première introduction sur le marché, mais s'il est posible de répondre à la plupart des effets aigus qui surviennent rapidement, les tests effectués ne sont pas en mesure de prendre en compte des effets chroniques qui prennent plus de temps à apparaître, tels que les dommages causés par le tabagisme.

Les produits chimiques qui ont été utilisés pendant une longue période n'auront pas été soumis au même type d'examen que les plus récents, et nous ne pouvons pas en déduire qu'ils sont tout à fait inoffensifs en matière de sécurité sanitaire, simplement parce qu'ils nous sont familiers. Le plomb a été en usage pendant des siècles avant d'être reconnu comme étant dangereux.

Ce qui rend encore plus difficile le problème de la sauvegarde de la santé et de l'environnement, c'est que les essais de toxicité sont presque toujours réalisés avec un seul produit chimique à la fois. Alors que dans la vie courante, on les rencontre dans des combinaisons, et il est bien connu que lorsque deux produits chimiques agissent ensemble, ce qui se passe peut être assez différent de la somme de leurs effets distincts élémentaires (voir encadré). En particulier, un produit chimique qui a été jugé sans danger lorsqu'il est testé seul, peut être toxique s'il se trouve associé à certains autres produits [1].

Types d'interactions
InteractionDéfinitionExemple
Synergie L'effet combiné de deux ou plusieurs produits chimiques est supérieur à celui qui est prévisible à partir de la somme des effets individuels L'alcool et le tétrachlorure de carbone agissant conjointement sur le foie
Antagonisme L'effet combiné de deux ou plusieurs produits chimiques est inférieur à celui qui est prévisible par l'action conjointe des produits pris individuellement L'arsenic et le plomb agissant sur les reins et le sang
PotentialisationUn produit chimique qui n'est pas actif en lui-même, peut avoir des effets plus toxiques s’il est présence d’autres substances L’isopropynol rend le tétrachlorure de carbone plus toxiques pour le foie
InhibitionUne dose non toxique d'un produit chimique diminue l'effet toxique d'un autre composé Certains antidotes agissent de cette façon

Malheureusement, il n'est tout simplement pas possible de tester toutes les combinaisons réalisables entre tous les produits chimiques. Le système de l'Union Européenne qui concerne l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des produits chimiques ( REACH ) se propose de donner la priorité à 30.000 produits chimiques. C'est seulement une petite fraction de ceux qui sont actuellement en usage, et cependant un coût estimé à 2,3 milliards d'€ a été avancé pour faire les essais sur une période de 11 ans, alors qu'il avait été également estimé que les avantages potentiels pour la santé sur une période de 30 ans aurait un coût d'environ 50 milliards d'€ [ 2].

Si nous devions envisager de tester toutes les paires de produits chimiques, ou toutes les combinaisons de trois, quatre ou plus produits en combinaisons, le nombre d'essais nécessaires deviendrait vite astronomique. Mais cela ne veut pas dire qu'on doit ignorer le problème. Au contraire, nous devons faire de notre mieux pour comprendre les dangers supplémentaires qui peuvent survenir à partir de mélanges qui peuvent se produire. Et même si nous croyons que la substance chimique particulière est sans danger, à la dose ou à la concentration qui est précisée, nous devons encore nous demander si elle pourrait être toxique lorsqu'elle agit en association avec d'autres.

L'effet des pesticides sur le saumon

Les réserves de saumon du Nord-Ouest du Pacifique américain ont été en diminuation depuis de nombreuses années. Il existe un certain nombre de raisons à cela, et l'une d'elles est presque certainement les pesticides qui sont le plus fréquemment détectés dans les rivières où vivent les saumons.

Deux classes de pesticides d'usage courant sont les organophosphorés et les N-carbonates de méthyle. Tous ces produits inhibent l'enzyme actéylcholinestérase (AChE) et interfèrent donc avec la neurotransmission chez les poissons, tout comme chez les êtres humains d'ailleurs. Des combinaisons de ces pesticides sont souvent trouvées dans les ruisseaux où vivent les saumons, et le niveau de tolérance pour les pesticides doit tenir compte de cela.

The US Environmental Protection Agency (EPA) recommande une approche basée sur l'addition des doses, c'est-à-dire que cet organisme suppose que la toxicité du mélange est simplement la somme des toxicités de chacun des composants. Un groupe de chercheurs basés au Centre des pêches du Nord-Ouest, à Seattle et à l'Université de Washington aux Etats-Unis ont testé cette hypothèse et il a été constaté que cela est vrai in vitro (en éprouvette), mais qu'il n'en est pas toujours de même in vivo, c'est à dire du niveau des saumons vivants dans le miieu naturel [3, 4].

Les chercheurs ont mesuré les effets de paires de cinq pesticides couramment utilisés: les organophosphorés diazinon, malathion et chlopyrifos, d'une part, et les carbamates carbaryl et carbofuran. Pour certains appariements d'insecticides, l'effet des deux réunis est beaucoup plus grand que lorsque l'on prédit cet effet à partir de l'addition des deux effets distincts de chacun d'eux. Ils ont également constaté que plusieurs combinaisons de composés organophosphorés se sont révélées mortelles, à des concentrations qui n'étaient pas mortelles dans les essais avec une molécule unique.

La raison pour laquelle cela n'a pas été observé in vitro réside dans le fait que lorsque l'on fait une expérience en laboratoire, on n'utilise généralement que les produits chimiques qui sont étudiés, dans ce cas, les insecticides en question et l'AChE, ainsi que tous les autres réactifs dont on a besoin pour faire fonctionner le système. Les organismes vivants sont beaucoup plus complexes que cela. Tout ce que vous faites peut affecter de nombreuses réactions, en plus de celle que vous étudiez, et cela peut avoir toutes sortes de conséquences, y compris l'accélération ou le ralentissement de la réaction dont vous étudiez la modélisation.

Ce qui se passe exactement chez les saumons n'est pas encore entièrement compris, mais on sait que tout en inhibant l'acétylcholinestérase, les pesticides réduisent aussi, dans le foie, l'activité d'un autre groupe d'enzymes appelées carboxylestérases .

Il est prouvé que ces dernières jouent un rôle important dans la détoxification de nombreux pesticides, et en particulier, qu'elles peuvent empêcher ou retarder l'interaction entre les insecticides et l'AChE. Si c'est bien la cause de la synergie observée chez les saumons vivants, cela expliquerait pourquoi l'effet n'a pas été observé dans les expériences réalisées in vitro.

Les chercheurs ont conclu que l'évaluation des risques chimiques sur une seule molécule est susceptible de sous-estimer l'impact des insecticides, et que les mélanges de pesticides qui ont été fréquemment rapportés dans les habitats naturels des saumons peuvent poser un défi plus important pour le rétablissement des espèces, que cela avait été prévu précédemment. Ce que leur travail suggère également, c'sst que des résultats similaires peuvent s'appliquer dans d'autres situations et pour d'autres espèces, y compris chez les êtres humains.

Les colorants alimentaires

Comme il a été indiqué précédemment [5] ] ( Food Colouring Confirmed Bad for Children. Food Standards Agency Refuses to Act , SiS 36), on a soupçonné depuis longtemps que les colorants alimentaires étaient au moins partiellement responsables de l'augmentation du trouble de défict de l'attention / hyperactivité (TDAH) chez les enfants depuis la guerre. Les enfants consomment généralement plusieurs colorants dans une seule journée et il y avait des indices qui suggéraient que les combinaisons entre certains d'entre eux, avaient un effet sur le comportement des enfants.

Toutefois, la preuve n'était pas concluante, et la UK Food Standards Agency (FSA) , l'Agence de normalisation des produits alimentaires au Royaume-Uni, a mandaté un groupe de l'université de Southampton, au Royaume-Uni, pour effectuer une étude randomisée en double aveugle. Lorsque les chercheurs de Southampton ont constaté qu'il y avait des effets significatifs, la FSA a semblé très réticente à accepter les résultats des recherches qu'elle avait financées.

Premièrement, la FSA a refusé de faire quelque chose avant que les résultats ne soient parus dans une revue révisée par des pairs. Pour autant que nous le sachions, rien ne s'accomplit en attendant, sauf un retard de six mois avant que quelque chose ne se produise. Lorsque les résultats ont finalement été publiés [6], la FSA a mis son avis révisé dans une partie discrète de son site Internet, soulignant qu'il y avait beaucoup d'autres facteurs qui interviennent dans le trouble de défict de l'attention / hyperactivité , et elle a affirmé, à tort, que les résultats ne s'appliquaient qu'aux enfants qui ont déjà une certaine tendance à ce trouble, alors les résultats réels sont typiques pour un groupe d'enfants. Et il a été laissé aux parents, qui étaient toujours inquiets, le soin de regarder les étiquettes sur les sachets de bonbons et de décider par eux-mêmes [7].

Les choses ont évolué. Désormais, la FSA a tacitement accepté la recommandation du groupe de Southampton que, puisque les additifs alimenatires en question n'ont pas d'autre fonction que cosmétique, il vaudrait mieux ne pas les utiliser dans les aliments, en particulier dans ceux qui sont consommés par les enfants. Les colorants alimentaires ne sont toujours pas interdits, mais la FSA a recommandé que les fabricants devaient arrêter de les utiliser, et elle souligne, avec une certaine satisfaction, que bon nombre d'entre eux le font déjà, mais tous n'ont pas accepté.

En particulier, les fabricants de boissons gazeuses ont rejeté la recommandation de la FSA . Comme AG Barr, le fabricant de IRN-BRU, a indiqué, quand ils ont annoncé leur décision, que tous les ingrédients qu'ils utilisent restent en conformité avec la législation et avec les réglements qui sont en vigueur au Royaume-Uni et dans l'Union Européenne [8], alors que, bien entendu, c'est précisément pourquoi les règles et la législation devraient être modifiées.

Selon la Commission Européenne

C'est la Commission Européenne, et non le gouvernement britannique qui décide quels additifs sont autorisés dans les aliments vendus au Royaume-Uni. La Commission a demandé à son Groupe d'experts sur les additifs alimentaires, les arômes, les auxiliaires technologiques et les matériaux en contact des aliments (AFC) de considérer les recherches du groupe de Southampton ; sur la base de leur rapport, il a été décidé de ne pas changer la dose journalière acceptable (DJA) pour les colorants alimentaires.

Les raisons sont déprimantes mais pas surprenantes, compte tenu de leur source [9]. Ils affirment que les chercheurs, McCann et ses collègues, ont fourni des «preuves limitées» que les mélanges de colorants ont eu un effet sur l'activité et l'attention chez les enfants ; il semble que dans leur avis, la preuve complète soit nécessaire avant que quelque chose puisse être interdit. Ils font remarquer « qu'aucun mécanisme biologiquement plausible pour l'induction d'effets comportementaux par la consommation d'additifs alimentaires» n'a été proposé: il s'agit bien entendu du même argument que celui retenu par les fabricants de tabac, et qui avait été utilisé pendant des années, malgré la preuve épidémiologique évidente et accablante de l'effet du tabac sur la santé. [10].

Et on retrouve la même formulation que celle qui est utilisée par Monsanto pour rejeter des effets statistiquement significatifs causés par des aliments génétiquement modifiés dans l'alimentation : des résultats des essais ont été par la suite analysés de nouveau et des failles ont été mises en évidence par des scientifiques indépendants [11] ] ( GM Maize MON 863 Toxic , SiS 34).  

L'ACF critique également l'étude des chercheurs de Southampton, car, comme il a été utilisé des produits en association, ils ont été incapables « d'attribuer les effets observés à l'un des composants individuels ». Les membres du Groupe d'experts ont omis un point important : ce que McCann et ses collègues avait étudué, c'était bien les effets qui sont observés lorsque les colorants sont consommés en association, tels qu'ils sont dans la vraie vie. On pourrait tout aussi bien se plaindre que personne n'a démontré qu'il s'agissait de carbone, d'hydrogène ou d'oxygène, qui nous rend ivre quand nous consommons trop d'alcool !

Sur son site Internet, la FSA du Royaume-Uni assure l'opinion publique britannique que les additifs alimentaires ne sont autorisés pour être utilisés en Europe que si les experts décident qu'ils sont nécessaires et parfaitement inoffensifs. Les deux conditions doivent être considérées ensemble, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, tant le groupe de Southampton et mais aussi (si ce n'est qu'implicitement) la FSA , recommandent le retrait immédiat des colorants alimentaires, mais pas du benzoate de sodium , utilisé comme conservateur.

Toutefois, l'AFC ne dit rien, dans son rapport, quant à savoir si les additifs en question sont nécessaires. L'AFC et la Commission européenne appliquent donc là une forme manifeste de l'anti-principe de précaution : aussi longtemps que il n'y a pas de preuve définitive que les colorants sont toxiques et nuisibles, ils peuvent donc être autorisés, même si ils n'ont aucune utilité [12] ( Use and Abuse of the Precautionary Principle , ISIS Report)

Heureusement, le Parlement européen est en train de mettre à jour les règles de l'Union Européenne pour autoriser les additifs alimentaires, les arômes et les enzymes, ce qui lui a donné l'occasion d'intervenir. Il a adopté un paquet législatif sur quatre projets de règlements, et comprend la déclaration: qu'un additif alimentaire ne peut être autorisé que si son utilisation n'est pas dangereuse, que s'il y a un besoin technologique pour son utilisation, que si son utilisation ne trompe pas le client, et que s'il a des avantages et des bénéfices pour les consommateurs.

Tandis que les colorants expérimentés dans l'étude de Southampton ne sont pas être interdits, les aliments en contenant, doivent être étiquetés non seulement avec le numéro E pertinent, mais aussi en toutes lettres, [13] qu'ils « peuvent avoir ont un effet négatif sur l'activité et l'attention chez les enfants ».

Conclusion et recommandations

Les produits chimiques sont importants dans notre vie quotidienne, mais ils peuvent aussi être toxiques et nuisibles. Il n'est pas toujours facile de savoir si un produit chimique est dangereux ou, s'il est, à quelle concentration, et c'est pourquoi l'Union Européenne a proposé le système REACH pour tester 30.000 substances chimiques qui ont été en service depuis longtemps, et bien avant que le système actuellement en vigueur n'ait été instauré.

Il est encore plus difficile de connaître les effets des mélanges de produits chimiques, et il n'est manifestement pas possible de tester toutes les combinaisons que nous pouvons rencontrer. Nous avons besoin d'élaborer un ensemble de règles et de procédures visant à faire de notre mieux pour réduire le risque, même si nous ne pouvons pas espérer l'éliminer complètement. Pour commencer, nous recommandons ce qui suit:

  • Nous devons élaborer des critères qui spécifient les combinaisons qui doivent être testées. À tout le moins, nous devrions suivre l'exemple de la loi américaine, US Food Quality Protection Act , qui demande à l'EPA d'examiner ensemble les effets de différents pesticides qui agissent de façon similaire. Les produits chimiques qui présentent le même mécanisme d'action ne constituent pas le seul problème, mais ils sont les plus évidents.
  • En particulier, parce que l'effet a été clairement démontré dans le cas des pesticides, car les mélanges de pesticides sont très fréquents dans l'environnement, et parce que les êtres humains peuvent également être affectés par ces pesticides, la toxicité de ces mélanges doit être étudiée à fond, et ceci sur plusieurs générations successives . Il devient de plus en plus clair que de nombreux xénobiotiques ont des effets épigénétiques qui se manifestent au cours de plusieurs générations après une exposition [14] (voir Epigenetic Toxicology , SiS 41).
  • Les essais et les expérimentations conduites in vitro ne sont pas adéquats pour les tests de synergie, car de simples réactions réalisées dans une éprouvette ne constituent pas un modèle adéquat pour l'étude d'un organisme vivant.
  • Là où existe une preuve épidémiologique ou autre, qui suggère que certains produits chimiques ont des effets nocifs, les essais de ce produit chimique seul ne sont pas suffisants pour écarter cette possibilité : nous devrions également examiner d'éventuels effets synergiques.
  • La difficulté d'établir ou d'exclure des effets de synergie, indique qu'il est encore plus difficile d'être confiant dans la non-toxicité d'un produit. Cela nous donne d'autant plus de raisons d'adopter une approche de précaution et d'interdire les produits chimiques qui ne présentent pas de fonction utile.

Aucune somme d'essais et d'expérimentations ne peuvent jamais garantir que personne ne souffre jamais de l'effet d'une substance chimique toxique, et encore moins de mélanges ou d'associations de produits chimique s.

Ce n'est toutefois pas une excuse pour ne rien faire. Au contraire, nous devons, de toute urgence, mettre en place des mesures qui permettront de réduire le danger, autant que nous le pouvons.

On peut dire en conclusion que l'on améliorera ainsi la santé publique et la sécuricité liée aux produits chimiques, mais en reconnaissant tout simplement que les combinaisons de produits peuvent être plus dangereuses qu'on peut le prédit à partir d'une étude qui porte sur des composants chimiques analysés individuellement.

Article first published 27/04/09


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Rory Short Comment left 28th April 2009 04:04:02
I wonder whether it should not be necessary as an absolute first step for new chemicals that they be shown to have possible benefits for humans before any further work with them is permitted such as testing for any damaging efects as decribed in this article. If a new chemical appears, at this point in time, to have no possible benefits for humans it should be put totally on ice until the possibility of such benefits appears.

kyriaki zannettou Comment left 28th April 2009 21:09:53
what about the dangerous synthetic chemicals in personal care products and cosmetics, where almost there is no any official safety control

Sharon Medway Comment left 6th May 2009 17:05:44
I think the bigger issue is the necessary statement and the mislead the customer statement. For a very long time we would get Dr. Browns soda and I always noticed that it was clear, no matter the flavor. Now it is colored. Is it necessary to make cherry cola red? Does the red coloring mislead the consumer into thinking that the natural cherry creates that color? This is I think one of the main issues. We have these cocktails that no one even disputes. The last time I looked at a bag name brand "corn chips" there were over 30 ingredients listed. Why are all those things in there? Why doesn't anyone ask? Wouldn't it be cheaper for the company to remove those items and just sell us: corn mean, oil, cheese, paprika? There is no rash of world wide concern about paprika poisoning and effecting our health. We have the tools but why wont people use them? Why is it so hard?

Dr. Ilya Sandra Perlingieri Comment left 22nd May 2009 18:06:05
21May 2009 To Dr. Mae-Wan Ho and I-SIS: I thought you would be interested in this: “The American Academy Of Environmental Medicine Calls For Immediate Moratorium On Genetically Modified Foods” See: www.aaemonline.org/pressrelease.html Also see F. William Engdahl’s article about it at: www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=13701 From: Dr. I. Perlingieri Author: “The Uterine Crisis”